« Vous n’êtes pas la région de France qui souffre le plus de la pénurie d’offre médicale, même si certaines zones au sein de votre territoire sont concernées. En revanche, votre expertise m’intéresse ». C’est son dernier déplacement en Franche-Comté en septembre. Le Dr Hubert vient de donner le ton. Dans la salle de réunion de l’ARS, la table ronde commence. C’est le doyen de la fac, le Pr Emmanuel Samain, qui ouvre le bal. Son université peut s’enorgueillir d’offrir un stage long en médecine générale, soit « sept semaines temps plein » à l’ensemble des quelque 180 externes DC2 –DC4, de son établissement. 150 généralistes francs-comtois, sur les 700 de la région, (soit environ 20%) sont devenus maîtres de stage. « Seulement » alerte le Pr Samain, « avec la hausse du numerus clausus, il faut augmenter le nombre de postes, non seulement d’enseignants en médecine générale, mais aussi de chefs de clinique. Aujourd’hui, l’universitarisation se fait à moyens constants », déplore-t-il. Réponse d’Elisabeth Hubert : « Je ne financerai pas une maison de santé qui ne soit pas un pôle de formation ».
« Les jeunes, ils veulent être salariés »
Trois internes présentent ensuite leur conception du métier de généraliste. « En groupe, pourquoi pas en maison de santé, et après deux ou trois ans de remplacement ». À brûle pourpoint, le Dr Hubert leur demande s’« ils investiraient dans leur outil de travail », quitte à acheter les murs de leur cabinet de groupe ou leur maison de santé. La réponse tombe : « oui, absolument ». Elisabeth Hubert sourit. « Cela change des affirmations lapidaires de vos aînés : de toute façon, les jeunes, ils veulent être salariés. »
On passe à la permanence des soins. À l’évidence, l’articulation entre la ville et l’hôpital est un modèle de coopération en la matière. La présence de régulateurs libéraux au sein du centre 15, a permis à chacun de conserver son identité. Résultat, « alors que les confrères s’étaient désengagés au lendemain de la grève des gardes (2001-2002), aujourd’hui, ce sont 65 généralistes qui participent à la PDS », témoigne l’un des généralistes.
Départ en début d’après-midi vers la toute nouvelle maison de santé de Beure, à la périphérie de Besançon. La chargée de mission assiste avec attention à la présentation de cette structure pluridisciplinaire, assise au-dessus d’une pharmacie. Et, à l’issue, esquisse, un nouvel axe de santé publique : « j’ai toujours pensé, en termes d’épidémiologie, que la masse des informations traitées par les professionnels de santé, était une mine d’or. Mais cela implique un système d’information partagé »…
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