L'Académie nationale de médecine appelle à pourvoir d'urgence en masques et en tests de dépistage, les structures accueillant des personnes âgées dépendantes, afin de garantir aux soignants les conditions de soins nécessaires pour « honorer les valeurs qui les animent ». Ces masques et tests doivent être disponibles autant pour les personnels (comme doit le tester l'Occitanie, N.D.L.R.) que pour les patients, dès les premiers symptômes, selon l'Académie.
« Le manque de moyens se fait ressentir avec une acuité particulière dans ces structures (...) où les personnes pâtissent d’un isolement accru », souligne l'Académie dans un communiqué daté du 27 mars. « Pour les familles, l’annonce du décès d’un proche est d’autant plus traumatisante qu’elle s’accompagne de mesures d’hygiène sanitaire qui transgressent leur droit fondamental au recueillement », poursuit-elle.
Elle demande en outre que la visite d'accompagnants soit autorisée « lorsque le glissement rapide de l'état de santé du résident survient suite à la rupture relationnelle, à la condition du strict respect des mesures barrières ». L'Académie suggère aussi de créer des lits dans les établissements de moyen séjour/soins de suites, permettant le transfert des résidents testés positifs.
Respect de la procédure collégiale
L'Académie de médecine considère par ailleurs que les personnels devraient bénéficier de renforts humains, notamment pour que les décisions médicales obéissent toujours au respect du consentement et à des procédures collégiales. « Le sort d’une vie demande un instant de réflexion qui ne peut être le fait d’un seul », écrit-elle.
Elle relativise aussi le rôle des scores de prédiction (évoqués dès lors qu'il est question d'une priorisation des patients) : « Une décision médicale ne peut dépendre de la seule lecture de scores de prédiction dont l’application automatique serait inhumaine, voire arbitraire. Les scores apportent un éclairage utile et nécessaire, mais qui ne saurait être exclusif », lit-on.
Toute décision de ne pas transférer un résident d'un EHPAD dans un établissement de recours ou en réanimation doit être assortie de propositions d'alternatives de soin et d’accompagnement, avec le soutien des équipes mobiles de gériatrie, de soins palliatifs et des acteurs associatifs, rappelle l'Académie. Elle invite enfin à proposer si besoin, un temps d'accompagnement religieux ou spirituel, ou un soutien psychologique.
Le confinement en chambre sous l'œil du CCNE
Enfin, le Comité consultatif national d'éthique a été sollicité par la Direction générale de la santé (DGS) le 26 mars sur la question d'un éventuel confinement des résidents d'EHPAD dans leur chambre.
« Il est fondamental que les décisions concernant les plus vulnérables à ce virus et donc les plus exposés, soient soumises à un avis éthique » s'est félicitée l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Celle-ci avait déjà émis des réserves sur une privation totale des visites dans les EHPAD.
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