Pour faire face aux enjeux liés à la vaccination, notamment à la méfiance du grand public, une action conjointe à 20 pays européens* (European Joint Action on Vaccination) a été lancée le 4 septembre à Paris. Elle est coordonnée par l'INSERM et le ministère de la Santé français. Ce projet bénéficie d'un budget de 5,8 millions d'euros sur 3 ans (dont 3,5 millions proviennent du Programme de santé de l'Union européenne).
Résurgence de maladies évitables
« Si les raisons varient d'un pays à l'autre, la méfiance envers la vaccination est un constat largement partagé à travers l'Europe », indique au « Quotidien » Geneviève Chêne (INSERM), coordinatrice de l'European Joint Action on Vaccination. Conséquence directe : des maladies évitables par la vaccination resurgissent, comme en témoigne la recrudescence de la rougeole en Europe. « Les épidémies ne s'arrêtent pas aux frontières. Un problème de couverture vaccinale dans un pays peut avoir des conséquences pour les pays voisins. Une coopération renforcée entre les pays apparaît ainsi très importante », note Geneviève Chêne.
L'ensemble des acteurs du projet (Commission européenne, ministères de la Santé, différentes organisations telles que l'Organisation mondiale de la santé, professionnels de santé, société civile, fabricants de vaccins…) a travaillé à un programme articulé autour de cinq thématiques : la mutualisation de l'évaluation des essais cliniques avant la mise à disposition de potentiels nouveaux vaccins, le partage des données pour améliorer la surveillance de la couverture vaccinale, la gestion globalisée des stocks de vaccins pour éviter les pénuries, l'harmonisation des programmes de recherche en établissant des priorités communes et enfin le partage d'expériences afin de mieux comprendre les hésitations. « Certains pays sont intervenus de manière efficace pour vaincre ces hésitations. L'idée est de partager ces expériences positives afin de dépasser les barrières », précise Geneviève Chêne.
Création d'une plateforme coopérative
L'objectif final est la création d'une plateforme européenne, qui soit « un lieu de coopération, permettant de mutualiser ce qui existe ». La forme que prendra cette plateforme n'a pas encore été définie : « les pays membres doivent se décider dans l'année qui vient », précise la coordinatrice du projet. « Cet outil va être progressivement mis en place pendant 3 ans, puis succédera à la Joint Action », ajoute-t-elle. Cette plateforme a vocation à être ouverte à la société civile.
L'ensemble des membres de l'European Joint Action on Vaccination se réuniront de nouveau dans un an pour un état des lieux. D'ici là, « des réunions internes sont prévues toutes les semaines pour faire progresser le travail », raconte Geneviève Chêne.
Si la tendance est à l'harmonisation, « l'harmonisation éventuelle des calendriers vaccinaux à l'échelle européenne ne dépend pas de l'European Joint Action on Vaccination, même si le programme va dans ce sens », souligne toutefois Geneviève Chêne.
*France, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Danemark, Espagne, Finlande, Grèce, Italie, Lettonie, Lituanie, Malte, Norvège, Pays-Bas, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie et Suède
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