Dr Michel Klerlein : l’après-« Germanwings »

Publié le 07/12/2015

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LE QUOTIDIEN : De quel suivi bénéficient les pilotes dans votre entreprise ?

Dr MICHEL KLERLEIN : Air France maîtrise ce risque pour éviter ce genre de drame. La fréquence à laquelle les pilotes sont vus par les médecins est l’une des clés. Les pilotes relèvent de deux médecines différentes : la médecine de licence, qui les suit chaque année à partir de 40 ans, et la médecine du travail, qui les reçoit tous les deux ans.

Comment décelez-vous les malaises chez un pilote ?

Nous avons mis en place le CIRP (critical insidence respons program), un petit comité de pilotes, formés à la psychologie et à l’étude comportementale. Ils interviennent dès qu’une situation peut être vécue douloureusement ou difficilement par un pilote. Il peut s’agir d’un incident aéronautique, qui met en jeu son professionnalisme. Ce pilote a la possibilité d’échanger avec des pairs qui vont lui proposer de nous rencontrer ou de voir notre psychiatre consultant.

Quelles dispositions particulières avez-vous prises ?

Lorsque nous détectons une situation un peu difficile, nous sommes l’une des rares compagnies au monde à avoir accès en interne à deux psychiatres. Ils sont capables de nous confirmer une suspicion clinique. Si on trouve un pilote un peu borderline, il rencontre le jour même un psychiatre et nous pouvons proposer immédiatement de l’écarter temporairement de son activité, le temps de trouver le traitement nécessaire et de garantir un suivi par la suite.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9456