Un médecin suédois comparaît depuis mardi devant la justice dans une affaire d’euthanasie de nourrisson, une première judiciaire en Suède. L’affaire est liée au décès d’un nourrisson de 3 mois en 2009. Les parents de cet enfant né prématurément avaient autorisé le médecin, une femme de 57 ans, à débrancher les appareils d’assistance, convaincus que ses jours étaient comptés. Or l’autopsie a révélé que le bébé avait reçu, avant l’accord des parents sur le débranchement, une forte dose de thiopental. Cette révélation a poussé les parents à porter plainte. Accusée de meurtre ou tentative de meurtre, la praticienne, qui risque de 6 à 10 ans de réclusion, nie avoir administré du thiopental au nourrisson et plaide non coupable.
Généralement, en Suède, les médecins soupçonnés de faute comparaissent devant le Conseil national de la santé et du bien-être, sans conséquence judiciaire. Cette affaire crée « un sentiment d’insécurité dans l’ensemble du corps médical », estime la vice-présidente de l’Association des praticiens médicaux de Stockholm, Marta Christensen, dans le quotidien « Svenska Dagbladet ». « Se poser des questions fait partie du travail (des médecins), mais désormais ils y réfléchiront à deux fois, ce qui signifie un processus de prise de décision plus long, qui, au bout du compte, peut retarder inutilement des soins médicaux », explique-t-elle. En Suède, la déontologie autorise un médecin à administrer à un patient en fin de vie des antalgiques, même s’ils doivent provoquer une mort prématurée.
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