Bilan 2024

Obésité : un parcours de soins clarifié, la surveillance de la chirurgie renforcée

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Publié le 20/12/2024
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En 2024, la Haute Autorité de santé a mis à jour ses recommandations de prise en charge de l’obésité, appelant à mieux repérer les situations mais aussi à lutter contre la stigmatisation et renforcer le suivi après chirurgie bariatrique.

Un patient sur deux est perdu de vue après la chirurgie bariatrique

Un patient sur deux est perdu de vue après la chirurgie bariatrique
Crédit photo : BURGER/PHANIE

Après ses recommandations de 2023 sur la prise en charge de l’obésité de l’enfant et de l’adolescent, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié en 2024 plusieurs guides pour le suivi chez l’adulte. Aujourd’hui en France, 18,1 % des adultes sont obèses, soit 10 millions, un chiffre en nette augmentation (8,5 millions en 2020). L’institution appelle à mieux repérer le surpoids et l’obésité, considérant toute visite médicale comme une opportunité de dépistage. Les consultations de prévention gratuites à 25, 45 et 65 ans et l’examen de prévention en santé pour les jeunes de 16 à 25 ans en situation de précarité, d’invalidité ou de handicap sans suivi médical régulier pourraient y contribuer.

En cas de surpoids ou d'obésité avérés, le médecin doit expliquer le diagnostic et co-construire un parcours de soins personnalisé avec le patient selon sa situation individuelle (diagnostic, mode de vie, retentissement de la maladie, vulnérabilités) en proposant un accompagnement pluriprofessionnel. Par ailleurs, la lutte contre la stigmatisation occupe une place de choix dans ces nouvelles recommandations : un patient stigmatisé sera moins engagé et risque de renoncer aux soins.

« Assurer un continuum de soins, notamment entre ville et hôpital »

La HAS a publié quatre fiches présentant les techniques de chirurgie bariatrique qu’elle a validées : l’anneau gastrique ajustable, la gastrectomie longitudinale (sleeve), le bypass gastrique avec anse de Roux en Y et la dérivation biliopancréatique. Un patient sur deux est perdu de vue après l’intervention. Il est donc primordial de réaliser une préparation pendant les 6 mois qui précèdent, en lien avec le médecin spécialiste de l'obésité.

Le suivi post-chirurgical doit être renforcé, d’abord avec des consultations spécialisées à 1, 3, 6, 12 et 18 mois puis, à partir de deux ans, tous les 6 mois avec un généraliste ou un infirmier de pratique avancée (IPA) et une fois par an avec le spécialiste. Ensuite, les consultations auprès du spécialiste se font à 3 et 5 ans. Après 5 ans, les consultations spécifiques s’espacent avec un rendez-vous tous les 3 à 5 ans et un suivi annuel à vie par le généraliste.

Ce suivi peut s’accompagner de consultations avec un psychologue, un psychiatre et/ou un addictologue. Sont aussi prévues des séances régulières avec une équipe de soins pluridisciplinaire à 1, 3, 6 et 12 mois. « Il faut assurer un continuum de soins, notamment entre la ville et l'hôpital », précise le Pr Lionel Collet, président de la HAS.

Publication d’un guide pour les patients

Sept mois après la publication des recommandations de prise en charge de l’obésité, la HAS a publié un guide destiné aux patients pour les informer des bénéfices et risques de la chirurgie bariatrique, en insistant sur la notion de dernier recours. « La chirurgie ne vous sera proposée qu’après une prise en charge médicale globale », lit-on.

Pour rappel, la chirurgie concerne : les personnes dont l’indice de masse corporelle (IMC) est compris entre 30 et 35 kg/m2 et qui ont un diabète de type 2 pour qui les traitements et modifications du mode de vie n’ont pas permis d’atteindre une glycémie équilibrée ; celles dont l’IMC est supérieur ou égal à 35 kg/m2 avec comorbidités ; et celles dont l’IMC est supérieur ou égal à 40 kg/m2.


Source : Le Quotidien du Médecin