Avec son masque devant les yeux, le Dr Julien Boetto ressemble à un DJ des Daft Punk… Pour autant, le disque sur lequel se penche le neurochirurgien demeure de nature intervertébrale.
Le masque qu'il porte n'est ni une coquetterie, ni un gadget. L'accessoire permet à ce chirurgien de consulter les images préopératoires de la patiente d'un simple regard sur la droite ou d'un ordre vocal. Mieux : un regard vers le haut lui permet de visualiser des phases de l'opération réalisée par le Dr Nicolas Lonjon, un confrère plus aguerri à la chirurgie du jour : une ostéosynthèse du rachis lombaire. Parce que le masque (un Hololens développé par Microsoft) ne fonctionne pas quand le médecin a la tête baissée, il peut opérer normalement sans être gêné par des inscriptions diffusées sur le masque.
Se référer à l'existant
Cette technologie, dite de réalité mixte, a été pour la première fois testée par le service de neurochirurgie du CHU de Montpellier lors d'une opération survenue le 7 novembre et à laquelle « le Quotidien » a pu assister. Créé par un neurochirurgien montpelliérain, le Dr Maxime Ros et sa société Revinax, le logiciel implanté dans le masque revêt notamment une fonction pédagogique en permettant la diffusion sur demande d'une opération du même type réalisée par un chirurgien senior. Ce jour-là, le Dr Boetto a donc opéré une patiente en consultant, selon ses besoins, les gestes réalisés quelques semaines plus tôt sur une opération du même type par le Dr Lonjon qui avait filmé, caméra sur la tête, son opération. « Notre volonté est de permettre à un chirurgien de pouvoir se référer au geste d'une personne ayant une expérience de l'opération. Le chirurgien senior ne peut pas toujours être présent. Par ailleurs, si une technique d'opération n'a jamais été expérimentée dans un bloc, ce tutoriel permet de se référer à l'existant », soutient le Dr Ros.
« D'un point de vue pratique, l'usage du masque est intéressant car il permet, outre d'avoir un œil sur le point de vue de l'expert, de consulter les notes préopératoires et les scanners du patient d'un simple regard, sans avoir à consulter un bloc-notes ou à se diriger vers un ordinateur », explique, pendant l'opération, le Dr Boetto. « Cela facilite vraiment le travail du chirurgien. On peut imaginer des tas de choses », précise le Dr Lonjon. Les radios réalisées pendant l'opération ne sont aujourd'hui pas intégrées au masque. Et pourquoi pas demain, imaginer un calque virtuel venant se superposer sur le corps du patient. »
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