Cas cliniques, intervention type, anecdotes, résultats récents, les radiologues interventionnels de plus de 20 pays européens sont invités à partager leurs expériences de manière créative et ludique sur Linkedin jusqu’au 7 septembre, en utilisant le mot-clé #IRchallenge #France #SFNR #JENI. Le but : donner de la visibilité à une spécialité médicale encore trop peu connue du grand public et, plus embarrassant, du reste du corps médical, y compris des radiologues non interventionnels.
La première édition de cet événement, 100 % francophone alors, avait été lancée en juin, en amont du congrès français de radiologie interventionnelle, les journées francophones d'imagerie cardio-vasculaire diagnostique et interventionnelle (JFICV). « Nous étions 50 à participer, nous avons généré 300 posts et beaucoup de vues et d'interactions, se souvient le Dr Mehdi Lebbadi, radiologue interventionnel à la clinique Rive Gauche de Toulouse. Cela nous a permis de faire passer des messages, de montrer que nous faisons des interventions complexes dans des indications qui peuvent surprendre et aussi créer du lien dans notre spécialité ».
Un manque de visibilité
Car la radiologie interventionnelle souffre d’un déficit d’image dans le grand public, chez les professions de santé et auprès des autorités. « Le métier de radiologue est souvent confondu avec la médecine nucléaire, la radiothérapie ou le métier de manipulateur. L’activité de radiologie interventionnelle est plus proche de la chirurgie », indique le Dr Lebbadi qui évoque plusieurs cas de figure où sa discipline est sous-employée, malgré sa présence dans les recommandations, un coût plus faible pour la société et des effets secondaires moindres comparés à la chirurgie.
« Par exemple, pour les fibromes utérins symptomatiques, l’embolisation peut être proposée en première intention, à égalité avec la chirurgie, cite-t-il. Nous figurons dans les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) depuis 2022, mais ces recommandations tardent à rentrer dans les mœurs dans certaines régions de France. » La spécialité est toutefois mieux reconnue dans d’autres indications comme la thrombectomie pour le traitement des accidents vasculaires cérébraux ischémiques, la prise en charge des urgences hémorragiques ou ischémiques mais aussi en cancérologie. « Il y a les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) dans lesquelles nous sommes représentés et les patients ne passent donc pas à côté de cette possibilité, poursuit le Dr Lebbadi. Mais pour tout ce qui relève de pathologies plus légères ou fonctionnelles, les médecins généralistes ou les spécialistes ne sont pas toujours au courant de l’existence de nos techniques. Certains y sont même réfractaires. »
Pour l’hypertrophie de la prostate symptomatique, « le traitement par embolisation existe depuis plus de dix ans et plusieurs études ont montré son efficacité. L’embolisation, qui présente moins d’effets secondaires que les traitements médicamenteux, est aussi efficace que la chirurgie. Néanmoins les urologues ne semblent pas toujours y croire et ne proposent pas systématiquement cette option à leurs patients, poursuit le Dr Lebbadi. Des recommandations sont attendues, on espère qu’elles seront bénéfiques pour les patients. » D’autres champs d’application sont en train d’émerger, comme le recours à l’embolisation musculosquelettique pour traiter les douleurs dans l’arthrose du genou. Les champs d’application de la radiologie interventionnelle sont vastes.
La fin du challenge coïncide avec le début à Barcelone du congrès de la société européenne de radiologie cardiovasculaire et interventionnelle (Cardiovascular and Interventional Radiological Society of Europe, ou CIRSE). La société savante soutient d’ailleurs l’événement : « nous allons présenter les résultats du challenge, pays par pays », précise le Dr Lebbadi. Il est d’ores et déjà possible de consulter les productions des participants au Challenge sur la page Linkedin du Dr Lebbadi ou en tapant « #IRchallenge » dans la barre de recherche !
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