Alors que « Le Quotidien » s'est fait l'écho d'une formation en ligne gratuite à l'échographie pulmonaire pour repérer les formes graves de Covid-19, la Société française de radiologie (SFR) souligne dans un communiqué qu'elle « ne recommande pas l'usage de l'échographie pour l'évaluation pulmonaire des patients atteints ou suspects de Covid-19 ».
Pour le Dr Lucie Beylacq, anesthésiste-réanimatrice à Bordeaux et cofondatrice de la société MedTandem – qui propose la formation à destination notamment des généralistes – l'échographie pulmonaire permet d'identifier « les lésions pulmonaires annonciatrices de l'aggravation des symptômes ».
Mais la SFR met en garde sur « le risque de contamination pour l'opérateur, ce qui n'est pas le cas du scanner ». Elle rappelle que l'échographie « contrairement au scanner, ne permet pas la distinction entre pneumopathie virale, atteinte bactérienne ou œdème interstitiel d'origine cardiogénique qui peut survenir en cas de myocardite virale ».
De plus, la société savante, qui relève le petit nombre de patients inclus dans deux études citées (n = 12 et 20), indique que « les performances de l'échographie thoracique chez ces patients sont encore peu connues et (que) la place exacte de cet examen reste à définir ».
Pour le Pr Anne Cotten, secrétaire générale de la SFR et radiologue au CHU de Lille, « l'échographie peut avoir un intérêt en réanimation chez des patients non transportables, mais pas en ville », rapporte-t-elle au « Quotidien ». Dans le cadre des soins intensifs, l'échographie peut permettre « d'identifier les complications de la ventilation (pneumothorax) et d'évaluer les épanchements pleuraux », note la SFR.
Le scanner, l'examen de référence
La SFR rappelle que « la radiographie thoracique n'est pas performante pour la détection des images en verre dépoli caractéristiques de Covid-19 » – et que le scanner l'est. Ce dernier est indiqué « chez des patients ayant un diagnostic suspecté ou confirmé et des signes de gravité clinique (dyspnée, désaturation, etc.) initiaux ou secondaires relevant d'une prise en charge hospitalière ».
Chez les patients positifs Covid-19 en réanimation, l'examen tomodensitométrique « doit rechercher une aggravation des lésions avec évolution vers un tableau de SDRA, mais également un pneumothorax sous ventilation ou bien une complication thromboembolique et doit donc être réalisé avec injection », est-il précisé.
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