Il est devenu classique de décrire les symptômes de la schizophrénie en symptômes positifs, de désorganisation et négatifs. Les symptômes négatifs (SN) de la schizophrénie correspondant à une réduction des fonctionnements et comportements normaux. Ainsi, les cinq registres de symptômes négatifs sont l’alogie, l’avolition, l’émoussement affectif, l’anhédonie et le repli social. Présents tout au long de l’évolution de la maladie, ils existent dès la phase prodromale et sont considérés comme sévères chez 28 à 36 % des patients (1).
Peu améliorés par les antipsychotiques, leur prise en charge constitue un enjeu majeur pour le pronostic fonctionnel. En effet, ils affectent de manière négative la cognition sociale, aggravent le déficit neurocognitif et contribuent à alimenter l’anxiété sociale ainsi que la dépression. De ce fait, ils ont un effet délétère sur le fonctionnement social et la qualité de vie. Il existe plusieurs outils mesurant l’intensité des symptômes négatifs, dont un autoquestionnaire, l’échelle auto-évaluation des symptômes négatifs, qui permet de rendre acteur le patient et ainsi d’établir une meilleure alliance avec lui (2).
Des symptômes primaires récalcitrants
Classiquement, les SN sont séparés en deux groupes : les symptômes secondaires aux effets délétères des antipsychotiques ou à la dépression et les primaires, qui ne sont pas attribuables à ces deux facteurs. Force est de constater que les antipsychotiques de seconde génération ont eu un effet bénéfique sur la diminution de la fréquence des SN secondaires mais pas des primaires (3). C’est ainsi qu’un effort particulier a été concentré sur les deux dernières décennies pour tenter de trouver de nouvelles cibles thérapeutiques (4).
D’un point de vue pharmacologique, plusieurs pistes ont été testées et notamment celles des voies glutamatergiques. Si les résultats préliminaires montrent que certaines molécules pourraient avoir un effet bénéfique, aucune de celles-ci n’a montré de résultats suffisamment probants pour qu’ils soient mis à la disposition des patients. En revanche, les techniques de remédiations cognitives, aujourd’hui diffusées assez largement, ont montré leur efficacité pour diminuer une partie du handicap associé aux SN (5).
Normandy University, faculté de médecine pharmacie de Rouen, CHU de Rouen-CH du Rouvray, INSERM U 1245
(1) Dollfus S, Lyne J.Schizophr Res. 2017 Aug;186:3-7
(2) Hervochon C et al. L’Encéphale (in press).
(3) Leucht S, et al. Psychol Med. 2009 Oct;39(10):1591-602
(4) Millan MJ et al. Nat Rev Drug Discov. 2016 Jul;15(7):485-515
(5) Morin L et al. Front Psychiatry. 2017 Jun 12;8:100
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