Le nombre d’hospitalisations pour geste auto-infligé (HGAI), comprenant tentatives de suicides (TS) et automutilations, a augmenté de 3,4 % entre 2022 et 2023, atteignant 91 162, selon les derniers chiffres livrés par Santé publique France (SPF). Soit un taux de 134 hospitalisations pour 100 000 habitants ( + 2,9 % par rapport à 2022). Une tendance qui s’inscrit dans une augmentation observée depuis plusieurs années. Et qui est plus marquée dans les Hauts-de-France, en Normandie et en Bretagne, tandis que la Corse, l’Île-de-France ou les Drom affichent les taux les plus bas.
Près de 65 % des HGAI en France concernaient des femmes, qui sont aussi la population à l’origine de cette augmentation (+ 3,6 % du taux d’hospitalisation par rapport à 2022, voire + 10 % par rapport à 2019, versus une stabilisation chez les hommes). Sont particulièrement concernées les plus jeunes, avec des taux de HGAI chez les jeunes femmes de 557,5 pour 100 000 chez les 11-17 ans (voire de 737 pour 100 000 chez les 15-17 ans !) et de 401 pour 100 000 chez les 18-24 ans, qui, elles, voient leurs taux s’envoler ces dernières années. À l’inverse, aucune augmentation n’est observée chez les hommes dont les taux, pour les tranches les plus concernées (18-44 ans), ne dépassent pas les 150 hospitalisations sur 100 000.
Par ailleurs, SPF recense un total de 74 039 passages aux urgences pour geste suicidaire en 2023, hors Paca et Corse (les chiffres n’étaient pas disponibles), dont deux sur trois concernaient des femmes, là encore (24 % âgées de 25 à 44 ans et 22 % de 18 et 24 ans).
Ces constats rejoignent ceux de précédentes études, qu’elles proviennent de SPF, de l’Observatoire national du suicide (ONS), de la Drees, ou de l’Institut pour la recherche en santé publique (Iresp). Ceci, malgré la mise en place de plans de prévention du suicide, et alors que la santé mentale est la Grande Cause de 2025.
Un nombre de décès par suicide stable
Le nombre de décès par suicide était, lui, stable (- 0,3 %) entre 2020 et 2021 (voire avant même la pandémie de covid) avec près de 8 900 décès au niveau de la France entière. Soit un taux standardisé de 13,3 décès pour 100 000 habitants (- 0,9 % par rapport à 2020). Les hommes sont néanmoins surreprésentés (à hauteur de 75 %), notamment les plus de 45 ans qui affichent des taux de décès de 30 pour 100 000 pour la tranche 45-64 ans, et 39 pour les plus de 65 ans (versus moins de 10 pour 100 000 femmes dans ces tranches d’âge les plus concernées).
Toutefois, le sixième rapport de l’observatoire national du suicide de février 2025 indiquait que le taux de suicide des jeunes femmes avait augmenté de 40 % entre 2020 (1,15 pour 100 000) et 2022 (1,6 pour 100 000).
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