La prévalence du tabagisme est élevée chez les personnes atteintes d’un trouble lié à l’usage de substances, mais les programmes de prise en charge des addictions n’intègrent pas toujours le sevrage tabagique. Une étude des Instituts américains de la santé (NIH) met pourtant en évidence l’intérêt d'associer l'arrêt du tabac à la prise en charge d’autres addictions, comme l’alcoolisme ou la toxicomanie.
« Nous disposons désormais de preuves solides, issues d'un échantillon national, que l'arrêt du tabac prédit une meilleure guérison d'autres troubles liés à la toxicomanie », explique la Dr Nora Volkow, directrice du National Institute on Drug Abuse (NIDA) des NIH, soulignant « l’importance de traiter les différentes addictions ensemble, plutôt que de manière isolée. »
Un éventuel lien causal encore à démontrer
Publiée dans le Jama Pychiatry, cette étude de cohorte, baptisée Path (pour Population Assessment of Tobacco and Health), s’est penchée sur les données de 2 652 adultes avec des antécédents de troubles liés à la consommation de substances. Recrutées en 2013 et 2014, ces personnes ont été évaluées annuellement pendant quatre ans. Une deuxième cohorte (de 2016-2018 à 2023) a également été évaluée par des analyses de sensibilité.
L’analyse des données montre qu’un changement dans le statut tabagique était associé à une augmentation de 42 % des chances de se rétablir d’un trouble lié à l’usage de substances non liées au tabac. Après ajustement, l’association reste forte avec une hausse de 30 % des chances de sevrage d’autres addictions que le tabac.
L’analyse ne permet pas d’établir un lien causal entre le sevrage tabagique et l’arrêt d’autres consommations. Mais elle « renforce l'idée d'inclure l'arrêt du tabac dans le traitement de la toxicomanie », estime le Dr Wilson Compton, directeur adjoint du NIDA et auteur principal de l'étude.
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