La méditation de pleine conscience - plus précisément la « réduction du stress basée sur la pleine conscience » ou MBSR - n'est pas moins efficace que l'escitalopram, cet antidépresseur inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS) très courant, pour réduire les troubles de l'anxiété chez les adultes, démontre un essai clinique randomisé, publié ce 9 novembre dans « Jama Psychiatry ». Le premier, selon ses auteurs, à explorer ces deux thérapies.
Quelque 276 patients, suivis pour troubles anxieux dans trois hôpitaux universitaires américains (Boston, New York et Washington), ont été inclus dans cet essai entre juin 2018 et février 2020. Les participants, âgés en moyenne de 33 ans, étaient caucasiens à 60 % et à trois quarts des femmes.
La moitié a suivi une thérapie par MBSR pendant huit semaines (longues séances guidées hebdomadaires et pratique individuelle quotidienne), tandis que l'autre a suivi une cure d'escitalopram, dosé entre 10 et 20 mg, pendant la même période. Le principal critère était le niveau d'anxiété, évalué à travers l'échelle CGI-S (Clinical Global Impression of Severity), allant de 1 à 7, et son évolution sur deux mois.
Moins d'effets secondaires avec la méditation
Lors de l'inclusion, le score moyen CGI-S était de 4,49 pour le groupe MBSR et 4,54 dans le groupe antidépresseur.
Huit semaines plus tard, en moyenne, le score CGI-S était réduit de 1,35 dans le groupe MBSR, et de 1,43 dans le groupe escitalopram (soit une différence de 0,07). Les analyses secondaires, fondées sur l'amélioration du score CGI-C retrouvent aussi cette non-infériorité. Une diminution du score (et donc une réduction de l'anxiété) se poursuivait pour les deux groupes à 12 et 24 semaines (où les deux groupes atteignent un score de 2,92 en moyenne).
Par ailleurs, 8 % des patients du groupe antidépresseur ont abandonné le protocole ; aucun, parmi ceux qui ont pratiqué la méditation de pleine conscience. Des effets indésirables ont été rapportés chez 78 % des premiers (somnolence, nausée, fatigue, céphalées…), versus 15 % chez les seconds (augmentation de l'anxiété).
« La MBSR est une option bien tolérée d'efficacité comparable aux traitements pharmaceutiques de première ligne dans le traitement des troubles anxieux », concluent les auteurs.
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