LE DÉVELOPPEMENT de l’asthme et des autres maladies atopiques dépend de l’interaction de nombreux facteurs génétiques et environnementaux, comme le rappelle un communiqué de l’INSERM. « Plusieurs études ont déjà montré que le stress pouvait contribuer au développement de ces pathologies chez les enfants comme chez les adultes. Ces nouveaux travaux suggèrent qu’il agirait de même dès la vie fœtale, via la mère. »
La nouvelle étude a été réalisée par une équipe (R. Marco et coll.) de l’unité d’épidémiologie et de statistique médicale de l’Université de Vérone (Italie), en collaboration avec une chercheuse française, Marta Rava (U 1018, équipe « Épidémiologie respiratoire et environnementale », centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, Villejuif).
Le travail a été réalisé à partir de données concernant 3 800 enfants, dont les parents ont répondu à un questionnaire permettant de recenser, d’une part, leurs éventuels problèmes respiratoires et/ou allergiques, d’autre part, les facteurs de risque auxquels ils avaient pu être exposés. Certaines questions portaient notamment sur le déroulement de la grossesse. Dans ce cadre, il était demandé aux mères si elles avaient, au cours de la grossesse, vécu un deuil, une séparation ou une perte d’emploi (le leur ou celui de leur conjoint). Au total, 337 de ces mères avaient traversé une de ces épreuves stressantes.
Il est apparu que les enfants qui avaient été exposés in utero à l’un de ces événements stressants avaient un risque d’asthme, de rhinite allergique ou d’eczéma significativement plus élevé que les autres enfants. Leur risque d’asthme ou de maladies atopiques est multiplié par 1,5.
De plus, ces résultats restent consistants même si l’on prend en compte d’autres facteurs comme l’asthme parental, l’exposition au tabac ou à d’autres substances. L’association entre stress maternel et risque pour l’enfant ne peut pas non plus s’expliquer par d’autres événements survenus pendant la vie prénatale (complication ou prise de médicament au cours de la grossesse) ou à la naissance (poids de naissance, allaitement...).
Des travaux complémentaires sont nécessaires pour comprendre comment le stress maternel agit sur le fœtus pour accroître le risque atopique.
R. Marco et coll. Pediatrc Allergy and Immunology, édition en ligne du 9 septembre 2012.
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