De là à dire que téter rend intelligent, il y a un pas... que les auteurs n’ont pas franchi. Les réponses apportées par le travail de l’équipe Inserm 1 018 sur les bienfaits cognitifs de l’allaitement sont plus nuancées. Ils indiquent toutefois que les enfants allaités sont légèrement plus précoces que les autres pour le développement du langage.
L’équipe a travaillé à partir de la cohorte EDEN créée en 2003 ,qui concerne plus de 2 000 femmes enceintes, et permet d’étudier les déterminants ayant un impact sur le développement et la santé des enfants, pendant leur vie embryonnaire et après la naissance. En moyenne, 70 % des enfants étaient allaités à la sortie de la maternité et 35 % après 4 mois.
À l’aide de questionnaires standardisés et remis aux parents, les pédiatres ont pu suivre l’acquisition du langage et l’autonomie des enfants.
Des scores modestes
Les résultats montrent qu’en moyenne les enfants allaités prononcent davantage de mots à 2 ans que ceux qui ne l’ont pas été. De plus, ils semblent avoir un meilleur développement cognitif global à l’âge de 3 ans. Certes les scores sont relativement modestes : la différence en faveur des enfants allaités est de 6,2 points sur 300 pour le développement psychomoteur à 3 ans et de 3,7 mots prononcés en plus à plus de deux ans.
Les auteurs ont en outre observé une relation tout à fait intéressante entre la durée de l’allaitement et les « performances » des enfants : plus l’allaitement est long, meilleurs sont les scores.
Selon Barbara Heude, coauteur de ces travaux publiés dans le Journal of Pediatrics « le lait maternel est très riche en acides gras essentiels oméga 3 et oméga 6 indispensables au développement cérébral. Ces acides gras sont de bonne qualité et très bien assimilés par l’enfant ».
D’après Inserm.fr et J. Bernard et coll. Breastfeeding Duratuon and Cognitive Developpement at 2 and 3 Years of Age in the EDEN Mother-Child Cohort. Journal of Pediatrics.
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