Grippe : l’Afpa appelle à rendre accessible le vaccin nasal pour les plus jeunes

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Publié le 31/01/2025

Alors que les enfants sont particulièrement touchés par l’épidémie de grippe cette année, l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa) réclame le remboursement du vaccin nasal et plaide pour le renforcement de leur vaccination.

Crédit photo : PHANIE

Cette fin janvier, l’activité grippale, portée par trois souches virales – A(H1N1), A(H3N2) et B(Victoria) – continue de s’intensifier et touche en particulier les enfants, selon les indicateurs de médecine de ville et à l’hôpital analysés par Santé publique France. Si la campagne de vaccination a bien été prolongée jusqu’au 28 février 2025, la couverture des enfants reste insuffisante, déplore l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa), qui tire la sonnette d’alarme.

Au 1er décembre 2024, seulement 22,7 % des personnes de moins de 65 ans à risque de grippe sévère étaient vaccinées, selon SPF. Selon l’Afpa, lors de la dernière saison grippale, à peine 14 % des enfants fragiles ont été immunisés et moins de 5 % de l’ensemble des enfants. Plus de 10 000 enfants avaient été hospitalisés en raison de la grippe.

Un vaccin probablement mieux accepté

L’Afpa appelle en premier lieu à rendre accessible le vaccin par voie intranasale Fluenz Tetra. « Ce mode d’administration plus simple (pulvérisation dans le nez) devrait en effet être mieux accepté par les enfants et leurs parents », expliquait en 2023 la Haute Autorité de santé qui le recommandait de manière préférentielle pour les enfants (même si les trois autres vaccins disponibles Fluarix Tetra, Vaxigrip Tetra, Influvac Tetra ont une autorisation de mise sur le marché pour les plus jeunes). En janvier 2024, elle émettait un avis favorable au remboursement pour les enfants avec et sans comorbidités âgés de 2 à 17 ans révolus. Mais il n’est pas encore commercialisé en France.

« Déjà adopté avec succès dans plusieurs pays européens, le vaccin nasal représente une alternative pratique et non invasive. Malgré une recommandation préférentielle de la HAS, ce vaccin reste inaccessible dans les officines en France. Il est essentiel de lever cet obstacle pour plus d’équité », écrit l’Afpa dans un communiqué.

« Le vaccin nasal constitue une avancée majeure. Son absence de remboursement génère une double inégalité : d’un côté, les familles modestes sont privées d’une solution essentielle ; de l’autre, les laboratoires renoncent à sa commercialisation faute de soutien financier. Il est impératif que les pouvoirs publics suivent les recommandations de la HAS et puissent garantir un accès équitable à ce vaccin nasal », insiste le Dr Andréas Werner, président de l’Afpa.

Systématiser la vaccination des enfants

Les pédiatres libéraux regrettent aussi que la recommandation de la HAS, émise en 2020, rappelée en 2023, de proposer systématiquement la vaccination à tous les enfants de 2 à 17 ans « demeure insuffisamment appliquée ». « Une communication claire et ciblée auprès des professionnels de santé et des familles est nécessaire pour mieux informer sur les bénéfices de cette vaccination », insiste l’Afpa, rappelant que la grippe ne concerne pas seulement les seniors.

L’Afpa demande de garantir un accès facile aux tests de diagnostic rapide et leur prise en charge systématique par l'Assurance-maladie.

Enfin, elle considère que le recours au traitement antiviral par oseltamivir (Tamiflu), une fois les symptômes déclarés, permettrait de réduire les formes graves et de limiter les complications de la grippe, en particulier chez les plus vulnérables. Or l’oseltamivir connaît des tensions d’approvisionnement en ville comme à l’hôpital depuis le 20 janvier et jusqu’à « courant février », a alerté l’Agence nationale de sécurité des médicaments.


Source : lequotidiendumedecin.fr