Avant l'évaluation, les médecins sont aussi interpellés par ces jeunes lors de leur accueil. « Il est faux de dire que leur état de santé est satisfaisant », proteste le Dr Daniel Brehier, psychiatre, à Médecins du Monde (MDM).
Depuis 2014, MDM a suivi plus de 900 MNA dans son centre de soins parisien. Sur les 243 reçus en 2017, la moitié a consulté un psy (traumatismes avec perte de repères spatio-temporels, troubles du sommeil et de la mémoire). Près d'une centaine (93) a eu besoin d'une prise en charge hospitalière, pour des sérologies, des radiographies pulmonaires, des problèmes dentaires, digestifs, dermatologiques…
Le circuit, qui aujourd'hui prévoit cinq jours de mise à l'abri, reste mal adapté, déplore l'ONG, qui plaide pour un accès immédiat à la santé et à une prise en charge médico-psychosocial, dès cet accueil provisoire préalable à l'évaluation. Ce temps de répit permettrait au jeune d'avoir un toit et des soins, et de lancer la procédure d'accès à la protection universelle maladie (PUMA) et CMU-Complémentaire. « Recouvrer la santé est un préalable nécessaire à l'inscription dans la règle de l'évaluation, pour que celle-ci ne réactive pas les souffrances de mineurs épuisés, incapables de répondre avec cohérence », interpelle Sophie Laurant, coordinatrice du programme MNA Paris de MDM. Sans oublier qu'une fois l'évaluation passée, le jeune doit encore se reconstruire grâce à une prise en charge pluridisciplinaire.
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