Comment expliquer l’effet yoyo selon lequel la répétition des régimes pauvres en calories conduit à une reprise de poids plus importante que les kilos perdus et à des troubles du comportement alimentaire (TCA) ? Des chercheurs français de l’Inrae, du CNRS, de l’Université de Rennes et de l’Université Bourgogne Europe mettent en évidence le rôle clé du microbiote à partir de travaux précliniques chez la souris. Des résultats publiés dans Advanced Science, qui viennent étoffer la piste du microbiote explorée, parmi d’autres, dans les TCA.
L’équipe a d’abord montré, chez la souris, que l’alternance de régimes standard et gras/sucré induisait des variations de poids de type yoyo et une modification de leur comportement alimentaire vers une hyperphagie spécifique aux aliments gras/sucrés. L’analyse d’échantillons fécaux a révélé une dysbiose du microbiote chez les souris hyperphagiques.
Puis les scientifiques ont transféré ce microbiote à des souris saines. Celles-ci ont développé le même comportement compulsif vis-à-vis des aliments gras/sucrés, ce qui conforte l’hypothèse selon laquelle le microbiote serait en cause dans le dérèglement des comportements alimentaires.
Des modifications aussi dans le cerveau
Des modifications au niveau du striatum du cerveau des souris ont même été observées, avec une augmentation de l’expression de gènes liés au système de la récompense (dopaminergique et opioïdergique), une zone qui participe au plaisir alimentaire. Des changements cellulaires ont également été identifiés dans le tronc cérébral, zone qui intègre les informations émanant de l’intestin. Mais de plus amples recherches sont nécessaires pour comprendre comment s’exerce l’influence du microbiote sur le cerveau et l’axe intestin-cerveau (via le nerf vague, le système hormonal et/ou la piste immunitaire ? ).
En attendant, ces résultats confirment les effets potentiellement néfastes sur la santé des régimes restrictifs à répétition et soulignent l'intérêt de prendre en compte le microbiote intestinal dans la prise en charge des patients suivis médicalement pour une perte de poids, concluent les auteurs.
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