Certains sons peuvent être associés à des émotions fortes et provoquer hors contexte un ressenti similaire. C’est un phénomène bien décrit dans le stress post-traumatique où, par exemple, le bruit du tonnerre peut raviver la peur éprouvée sur le champ de bataille chez des militaires. Des chercheurs de l’université de Pennsylvanie viennent de décrire les mécanismes cérébraux mis en jeu dans ces associations troublantes. Étonnamment, la peur peut augmenter ou diminuer la capacité à discriminer les sons en fonction de la gamme sonore concernée.
La gamme des émotions
Quand les rongeurs étaient exposés à deux types de sons différents, la discrimination émotionnelle était d’autant plus fine que les sons étaient proches dans la gamme. S’ils étaient éloignés à l’inverse, les souris développaient un sentiment de peur pour une gamme de sons beaucoup plus étendue. Autrement dit, l’étendue de la gamme conditionnait la généralisation de la peur de façon envahissante. De plus, plus l’écart tonique était faible, plus les souris avaient l’ouïe fine en se montrant capables de faire la différence entre des sons très proches et de n’éprouver de la peur que de façon sélective.
Un circuit complexe
Pour la première fois, les chercheurs montrent le rôle majeur du cortex auditif dans l’apprentissage émotionnel. Jusqu’alors, le cortex auditif était cantonné à la plasticité auditive tandis que le volet émotionnel était dévolu à l’amygdale et aux régions sous-corticales. Pour les neuroscientifiques, le traitement émotionnel auditif ressemble à un « puzzle », où l’amygdale et le cortex auditif interfèrent au niveau sous-cortical. « Nous pensons qu’il existe un lien très étroit entre les mécanismes normaux de l’apprentissage émotionnel, dont la généralisation de la peur, et les mécanismes cérébraux responsables du stress post-traumatique, où la généralisation de la peur est un phénomène anormal », explique l’un des chercheurs.
Nature Neuroscience, publié en ligne le 30 juin 2013
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