La dopamine ne serait pas le seul neurotransmetteur en cause dans la maladie de Parkinson. Une équipe de la Harvard Medical School suggère en effet que le GABA pourrait jouer un rôle dans cette maladie neurodégénérative. Le Pr Bernardo Sabatini et ses co-auteurs, Nicolas Tritsch et Jun Ding, ont montré que les neurones à dopamine relarguent non seulement de la dopamine mais aussi du GABA. Cette découverte pourrait transformer l’approche de la maladie de Parkinson, puisque le traitement médicamenteux repose aujourd’hui sur les agonistes dopaminergiques.
La présence insoupçonnée de GABA pourrait expliquer pourquoi la correction en dopamine seule peut améliorer les symptômes dans un premier temps et ne plus suffire ensuite. Le GABA est capable de changer très rapidement le statut électrique des cellules et d’inhiber ainsi leur activité en les rendant moins excitables. Il est possible que le déficit en GABA au sein des neurones à dopamine soit à l’origine de l’hyperactivité parfois constatée dans des formes évoluées.
GABA et dopa, un transport en commun
Les chercheurs ont étudié l’activité des neurones à dopamine sur des biopsies cérébrales d’un modèle murin à l’aide de l’optogénétique. Cette technique très utile permet d’activer sélectivement les cellules à la lumière après manipulation génétique. Contrairement à ce qui est habituellement pratiqué dans de telles expériences, les neurotransmetteurs non dopaminergiques n’ont pas été bloqués. Et lorsque les neurones à dopamine ont été activés, les scientifiques ont constaté non pas les effets attendus mais une inhibition rapide des neurones du striatum : un autre neurotransmetteur que la dopamine était à l’œuvre. Ces résultats ont tellement surpris l’équipe que les chercheurs ont lancé une série d’expériences complémentaires.
« Chaque manipulation ciblant la dopamine, via son transporteur vésiculaire, a modifié le GABA, explique le Pr Sabatini. Et personne n’avait prêté attention à cela. Chaque modèle de Parkinson ayant un déficit dopaminergique en a aussi en GABA. » Si ces résultats se confirment chez l’homme, il restera à déterminer quels sont les effets dus à la perte en GABA et ceux liés à celle en dopamine. De plus, il est probable que d’autres neurones monoaminergiques, par exemple à sérotonine ou à noradrénaline, libèrent du GABA également, ce qui signifie que ce neurotransmetteur pourrait aussi être impliqué dans d’autres troubles neuro-psychiatriques, tels que la dépression ou les addictions.
Nature, publié en ligne le 11 octobre 2012.
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