L’hôpital Henry-Gabrielle, situé à Saint-Genis-Laval, est le premier établissement lyonnais à s’équiper d’un exosquelette et le seul en France à posséder le modèle japonais HAL (Hybride Assistive Limb). Accélérer et améliorer la reprise de la marche chez des patients blessés médullaires ou cérébrolésés, tel est l’objectif du nouveau dispositif acquis en juin par l’hôpital.
Le modèle HAL, fabriqué par la société japonaise Cyberdyne, a été choisi en raison de son poids notamment, 23 kg, inférieur à celui d’autres modèles, mais aussi pour sa rapidité d’installation. « Même si cette rapidité est toute relative, car il faut deux kinésithérapeutes pendant 10 à 15 minutes pour équiper le patient », reconnaît Damien Nivesse, cadre de rééducation à l’hôpital Henry-Gabrielle. HAL est capable de multiplier par 10 la force du patient et possède une batterie permettant une utilisation continue de 2 heures 40 et de près de 5 heures pour des activités ponctuelles.
« Le premier jour où j’ai utilisé l’exosquelette, c’était un peu déconcertant, car c’est quand même une machine, et au début je ne savais pas ce que ça allait m’apporter », témoigne Jean-Philippe, un patient tétraplégique de 41 ans, qui a bénéficié de six semaines de rééducation avec l’exosquelette, à raison de trois séances par semaine. « Vers la troisième semaine, j’ai vu les premiers progrès. L’exosquelette m’a permis de réapprendre à marcher. Ça m’a beaucoup aidé pour faire ensuite d’autres exercices avec les kinés, comme marcher entre deux barres », assure-t-il. Il commence la séance en s’aidant d’un déambulateur, puis de simples cannes, avant de réussir à marcher uniquement grâce à l’aide de l’exosquelette.
Le cerveau du patient aux commandes de l’exosquelette
Concrètement, le robot fonctionne grâce à des capteurs installés sur la peau du patient. Quand celui-ci essaie de réaliser une action, son cerveau envoie des signaux électriques aux muscles concernés, détectables à la surface de la peau. Ces signaux sont transmis via les capteurs à un processeur, qui va calculer la puissance générée par le patient et déterminer la puissance d’assistance nécessaire afin de déclencher le déplacement de l’exosquelette. Une télécommande permet aux soignants de régler le niveau d’assistance en fonction de la participation du patient.
« Notre objectif est de favoriser la récupération motrice », explique le Pr Jacques Luauté, chef du service de médecine physique et de réadaptation neurologique. Pour cela, l’exosquelette est utilisé à raison de cinq séances d’une heure par semaine pendant six semaines chez les patients blessés médullaires et à raison de trois séances d’une heure par semaine pendant six semaines chez les patients cérébrolésés. Actuellement, il est utilisé en deuxième intention dans les programmes de rééducation, c’est-à-dire quand le patient a déjà retrouvé une certaine force musculaire. Plusieurs projets de recherche sont à l’étude afin d'évaluer le meilleur moment pour intégrer l’utilisation de l’exosquelette dans la prise en charge.
L’appareil, qui a coûté 219 000 euros, a été financé par la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’agence régionale de santé et les Hospices civils de Lyon. « Nous envisageons d’en acquérir un autre, car nous avons choisi une taille intermédiaire, qui ne convient pas à nos patients de plus de 1,75 mètre », indique le Pr Luauté.
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