Malgré près de 1 300 millimètres de pluie par an en Angleterre, l’herbe ne semble pas plus verte qu’en France pour les médecins généralistes britanniques.
Alors que le monde de la santé craint le retour de la politique du rabot dans le budget de la Sécurité sociale en cours de discussion à l’Assemblée, une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ) montre que les omnipraticiens d'outre-Manche font d’ores et déjà face à des réductions budgétaires drastiques imposées par les Integrated care boards (ICB, ou conseils de soins intégrés). Ces agences locales du système de santé anglais (le NHS) sont chargées depuis 2022 de planifier et de financer les services sanitaires au niveau de 42 bassins de vie, y compris les soins primaires.
Coupes dans les soins primaires
Ainsi, cette année, 80 % de ces ICBs ont soit réduit, soit gelé le financement habituellement accordé aux médecins généralistes pour les services dits « améliorés », qui ne font pas partie du contrat de base des médecins.
Ces services incluent des actes tels que les petites interventions chirurgicales, la phlébotomie, la surveillance de l’anti-coagulation, les soins des plaies ainsi que les électrocardiogrammes (ECG). Pour près de la moitié des ICBs, il s'agissait de la deuxième année consécutive de compression des budgets.
La réduction la plus importante en 2024-2025 est observée dans l'ICB de Shropshire, situé dans l’ouest de l’Angleterre, qui a réduit de moitié ses dépenses pour les services de soins primaires, passant de 4,5 millions de livres à 2,3 millions de livres.
Réparer le système de santé britannique (NHS)
Face à ce coup de rabot, auquel s’ajoutent une forte inflation et une hausse des coûts, de nombreux cabinets médicaux sont au bord de la faillite, alertent les auteurs de l’étude. Certains praticiens ont dû licencier du personnel, réduire le nombre de patients pris en charge et même interrompre certaines activités jugées non rentables, notamment celles qui ne relèvent pas du contrat de base.
Mi-septembre, le nouveau gouvernement travailliste nommé en juillet a explicitement déclaré son intention d’investir davantage dans les soins primaires et communautaires. Le premier ministre, Keir Starmer, a cependant averti que la refonte du système de santé prendrait plus de cinq ans et que tout n’était pas qu’une question d’argent.
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