En sous-cutané, en intramusculaire, et pourquoi pas vacciner en intradermique ? L’équipe de Béhazine Combadière, unité Inserm 945 « Immunité et infection » à l’Hôpital Pitié Salpêtrière de Paris, suggère des bénéfices potentiels particulièrement intéressants à exploiter en vaccinologie. Cette voie d’administration déclenche la prolifération d’un nouveau pool de cellules de l’immunité, des CD8 effectrices/mémoire, au niveau d’un site insolite, la moelle osseuse. Ce pool de cellules est « certainement destiné à constituer la mémoire immunitaire CD8 indépendamment du pool ganglionnaire ».
Un site inattendu
Cette étude a été menée dans le cadre du programme européen CUT’HIVAC (cutaneous HIV vaccination) pour le développement des voies d’administration de vaccin VIH. En utilisant un candidat vaccin recombinant VIH MVA-GagHIV (Modified -Ankara Virus), l’équipe de Béhazine Combinière a montré ainsi qu’il se forme un infiltrat inflammatoire de cellules neutrophiles est détecté dans l’heure qui suit l’injection du vaccin dans le derme. Ces cellules neutrophiles transportent l’antigène jusqu’au ganglion par les voies lymphatiques, mais aussi, via la circulation sanguine, vers un site inattendu : la moelle osseuse.
Alors que la moelle osseuse est considérée comme étant la localisation des cellules mémoire, les chercheurs de l’Inserm ont montré pour la première fois la transformation de cellules CD8 naïves en CD8 effectrices. La présentation de l’antigène dans la moelle se fait par les cellules de type myéloïde aux cellules CD8 naïves. La formation de ce nouveau pool s’effectue simultanément à celles de cellules effectrices dans les ganglions, mais avec une expression des gènes différente. La voie intradermique, de même que le développement de nouveaux adjuvants et de vaccins atténués, sont « autant de pistes de recherche dans l’induction d’une réponse immunitaire et une mémoire pouvant protéger à long terme ».
Immunity, publication du 16 novembre 2012.
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