Une étude menée par des chercheurs néerlandais suggère que si certains variants peuvent échapper partiellement à la réponse humorale induite par la vaccination, la réponse cellulaire, elle, n'est pas affectée par les mutations des variants. Ces résultats sont parus dans « Science Immunology ».
« L’émergence de variants du SARS-CoV-2 porteurs de mutations dans la protéine Spike a soulevé des préoccupations quant à la possibilité d’un échappement immunitaire », indiquent les auteurs. Dans une cohorte de 121 professionnels de santé ayant reçu le vaccin à ARNm de Pfizer, ils se sont ainsi intéressés à la réponse immunitaire humorale et cellulaire au SARS-CoV-2 de type sauvage ainsi qu'aux variants britannique (B.1.1.7) et sud-africain (B.1.351). Ces deux variants se caractérisent notamment par la présence de la mutation N501Y, associée à une affinité accrue pour le récepteur ACE2.
Parmi les participants, 33 avaient eu une forme légère d'infection Covid - aucun n'ayant été infecté par un variant porteur de la mutation N501Y. Après avoir reçu une dose de vaccin, ils présentaient des taux élevés d’anticorps fonctionnels et de lymphocytes T spécifiques du SARS-CoV-2. « Nous confirmons ainsi qu’une seule dose de vaccin à ARNm BNT162b2 est suffisante pour induire de robustes réponses immunitaires chez les sujets guéris du Covid-19, tant au niveau humoral que cellulaire », résument les auteurs.
Chez les professionnels de santé séronégatifs, une réponse immunitaire a pu être observée après une première dose, mais deux doses étaient nécessaires pour obtenir des niveaux élevés suffisants d'anticorps et de réponses cellulaires.
Une réponse cellulaire protectrice contre les formes graves
Les anticorps induits par la vaccination étaient capables de neutraliser les variants B.1.1.7 et B.1.351. Toutefois, une capacité neutralisante de deux à quatre fois plus faible par rapport au virus d'origine a été observée avec le variant B.1.351.
Concernant la réponse cellulaire, les chercheurs n'ont observé aucune différence en termes d’activation des lymphocytes T CD4+ en réponse aux antigènes variants, « ce qui indique que les protéines S des variants n’échappent pas à l’immunité induite par les lymphocytes T déclenchée par la protéine S du type sauvage de virus », estiment-ils.
Selon les auteurs, la faible protection humorale pourrait accroître le risque d'infection à ces variants, surtout lorsque les titres d’anticorps diminuent après la vaccination. Néanmoins, « la protection contre les formes graves causées par ces variants préoccupants peut toujours être assurée par l’immunité à réaction croisée médiée par les lymphocytes T spécifiques du SARS-CoV-2 », soulignent-ils.
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