Les observations d’une équipe de chercheurs de Boston montrent l’existence d’une protéine innée, trouvée dans le lait maternel, capable de neutraliser le VIH.
Les qualités anti-microbiennes et antivirales du lait maternel sont connues de longue date. En l’absence d’une prophylaxie par médicaments antirétroviraux, plus de 90 % des nourrissons exposés au VIH par l’allaitement maternel ne s’infectent pas, malgré une exposition muqueuse quotidienne au virus.
Intervient dans la cicatrisation
Les essais chez l’animal ont montré que du lait de femmes non infectées par le VIH neutralise le VIH-1 in vitro et prévient la transmission du virus. Geneviève Fouda, Sallie Permar et coll. (Duke University, Boston) publient dans les PNAS (*) avoir isolé et caractérisé une protéine qui neutralise le VIH-1, la tenascin-C (TNC).
La TNC est une protéine de la matrice extracellulaire, dont certains rôles ont déjà été identifiés. Cette protéine est connue depuis les années 1980 comme un intervenant important dans le développement fœtal, et aussi dans la cicatrisation.
Les chercheurs de Boston l’ont isolée et purifiée. Puis ils ont fait des essais sur le VIH-1. In vitro, la TNC neutralise un large spectre de souches du VIH : des souches primaires comme des variants de transmission secondaire. Par ailleurs, une déplétion en TNC abolit l’activité de neutralisation du lait maternel.
Bloqueur d’entrée
Les auteurs montrent que « la TNC se lie aux protéines d’enveloppe du VIH, sur site gp120 qui est induit par la liaison avec son co-récepteur primaire, le CD4. » La TNC a donc des propriétés de liaison et de neutralisation du VIH, et agit au final comme un bloqueur d’entrée du virus par une liaison à un site de co-récepteur du VIH au moment de l’infection.
D’où l’espoir émis par les auteurs, de développer un nouveau traitement préventif de l’infection infantile, par exemple en donnant la protéine par voie orale à des nourrissons, avec des sels de réhydratation qui sont donnés en routine dans les pays à faibles ressources, où moins de 60 % des nourrissons reçoivent les traitements préventifs de l’infection materno-infantile.
(*) PNAS : Proceedings of the National Academy of Sciences
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