L'AP-HP annonce le lancement de l’essai MONACO afin d'évaluer la tolérance d’une solution issue du sang de ver marin chez des patients ayant un syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA) lié au Covid-19. Ce nouveau candidat médicament original est développé par la société Hemarina, basée à Morlaix.
Coordonnée par le Pr Bernard Cholley, chef du service d’anesthésie réanimation de l’hôpital européen Georges-Pompidou, l'étude vise à évaluer la tolérance de l’utilisation d’un transporteur d’oxygène M101 issu de l’hémoglobine de ver marin.
Cet essai est mené chez des patients Covid+ dont l’état est très grave, en insuffisance respiratoire aiguë réfractaire, sous ventilation mécanique et non éligibles à l'oxygénation extracorporelle par ECMO.
L'AP-HP, qui est promoteur de l'étude MONACO (acronyme de M101 OxygeNAtion COvid), rappelle dans un communiqué avoir obtenu au préalable un avis favorable de l’ANSM le 27 mars et l’accord d’un comité de protection des personnes (CPP) le 3 avril 2020.
Injection IV d'un transporteur d'oxygène
Cette recherche impliquant la personne humaine (RIPH) de catégorie 1 vise à prouver que l’on peut améliorer l’oxygénation des tissus par l’injection intraveineuse d’un transporteur d’oxygène (M101) à des patients ayant un syndrome de détresse respiratoire aigu lié au virus SARS-CoV-2.
L’objectif principal est de démontrer la sécurité du traitement en vérifiant l’absence d’événements indésirables immédiatement après l’administration : manifestations anaphylactiques, baisse brutale de la pression artérielle, décès dans les 6 premières heures ou dégradation aiguë de la fonction rénale ou hépatique dans les 48 heures qui suivent l’administration.
Trois centres, dix patients
L’essai sera réalisé dans trois services de réanimation de l’AP-HP, celui du Pr Bernard Cholley à l’HEGP ainsi que les services des Pr Alain Combes et Jean-Michel Constantin à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Dans un premier temps, dix patients ayant une indication d’ECMO (Extra-Corporal Membrane Oxygenation) mais non éligibles à cette technique pourront, après accord de leur personne de confiance, bénéficier d’une injection de M101. Celle-ci se fera de manière séquentielle, patient par patient, avec une augmentation progressive des doses. Il s’agit d’un essai ouvert pour une première administration de ce produit chez l’homme.
La bonne exécution du protocole est surveillée par un comité scientifique indépendant qui, au vu des données fournies, donnera son avis sur la poursuite ou l’arrêt de l’essai. Les données seront publiées dans le respect des bonnes pratiques scientifiques et des droits des personnes recevant la molécule.
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