La protéine SUB1 bénéficie de toutes les attentions des chercheurs investis dans la traque aux nouveaux moyens de contrer le paludisme. Cette protéase parasitaire joue en effet un rôle crucial dans la sortie du Plasmodium d’une cellule envahie, puis dans son entrée dans une autre. Cette fonction le met en bonne position sur la liste des cibles thérapeutiques possibles pour lutter contre le paludisme. Mais avant de concevoir des molécules à même de cibler SUB1, il fallait décrire sa structure tridimensionnelle et son fonctionnement. Cette étape vient d’être franchie par l’équipe de Jean-Christophe Barale, de l’unité de biologie et génétique du paludisme de l’Institut Pasteur et du CNRS.
Selon l’étude publiée mercredi dans « Nature Communications », SUB1 a pour fonction d’activer les molécules chargées de découper la double membrane de la vésicule dans laquelle le virus se déplace à l’intérieur de la cellule. De plus, SUB1 joue un rôle dans la maturation du parasite, le rendant compétent pour envahir de nouveaux globules rouges.
Un mécanisme décrypté de A à Z
Ce n’est pas la première fois que l’on décrit SUB1, la chercheuse britannique Chrislaine Withers-Martinez, de l’institut national anglais de recherche médicale, à Londres, a notamment écrit plusieurs articles à son sujet. La particularité des travaux publiés dans « Nature Communications » est qu’ils décrivent la structure de SUB1 telle qu’elle est juste avant la libération du parasite. En temps normal, le sillon catalytique de SUB1 est en effet protégé par une sorte de ceinture qui rend la protéase inopérante. Selon les auteurs, au moment de libérer les parasites, une forte concentration en calcium dans la cellule provoque la libération du site réactif de SUB1.
Prévenir les formes sanguines du Plasmodium
Ces nouvelles données fournies par l’équipe de Pasteur permettent de relier SUB1 à la persistance de la forme sanguine du Plasmodium, à laquelle sont associées les fortes fièvres caractéristiques du paludisme. Un inhibiteur de SUB1 préviendrait donc ces formes de la maladie. Le Plasmodium développe depuis quelques années une résistance à l’artémisinine, qui est le dernier traitement efficace contre le paludisme.
David Giganti et al, A novel Plasmodium-specific prodomain fold regulates the malaria drug target SUB1 subtilase, Nature Communications, publication en ligne du 10 septembre 2014
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