Depuis l’épidémie d’Ebola qui a touché Kikwit au Congo en 1995, Médecins sans frontières (MSF), sur incitation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), s’est spécialisé dans la prise en charge des personnes atteintes par ce virus particulièrement dangereux.
Aujourd’hui, ils sont une soixantaine de personnels (médecins, infirmiers, psychologues, anthropologues...) venus prêter main-forte au ministère de la santé Guinéen, confronté pour la première fois à une telle épidémie, aux côtés d’experts de l’OMS, d’ONG Africaines, du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) d’Atlanta, et de la Croix Rouge locale.
Les équipes, présentes dans le Sud à Guéckédou (où une unité d’isolement accueille en moyenne 7 patients) et à Macenta, ainsi qu’à Conakry (30 lits disponibles, 7 à 8 occupés), assument de multiples tâches. Les médecins et infirmiers forment le personnel local à soigner les personnes placées en isolement. D’autres experts partent investiguer les alertes (personnes présentant des signes suspects) dans les villages reculés, parfois à des heures de marche, ou recherchent les proches d’un malade. « Si l’un de ces contacts développe un symptôme, on lui demande de venir à la salle d’observation où l’on prélève du sang qu’on envoie au laboratoire européen mobile de Guéckédou ou Pasteur de Dakar, à Conakry. Ce suivi des contacts est très important pour stopper la transmission », explique au « Quotidien » Marie-Christine Férir, coordonnatrice d’urgence à MSF.
Enfin, des anthropologues et psychologues assistent aux funérailles : « C’est un moment à risque où on lave le corps et touche les fluides. Il faut garantir la sécurité des proches tout en respectant la culture locale », poursuit la responsable.
Confiance
Le dialogue avec la population et son information sont une part capitale du travail des humanitaires. MSF a dû suspendre ses activités à Macenta à la suite d’actes de violence le 5 avril, déclenchés par une rumeur accusant les « blancs » d’avoir importé le virus. Le centre d’isolement a été fermé, un médecin guinéen s’est occupé des deux patients. « Les anthropologues et psychologues aident à prendre la population à bord et à la mettre en confiance. Sinon, elle a l’impression que les patients entrent dans les centres pour n’en ressortir que morts », insiste Marie-Christine Férir. Pourtant, au moins 5 cas de rémission ont été recensés. Les équipes MSF raccompagnent alors l’ancien malade dans son village où elles l’embrassent devant la communauté, pour montrer qu’il n’est plus contagieux.
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