Merci à tous... sauf à Martinez !

Merci à l’infirmière qui essuie une larme, de fatigue, de tristesse, d’impuissance ; en débranchant le respirateur du malade à l’instant décédé, qu’elle avait accueilli et rassuré la veille. Et déjà elle se tourne vers d’autres patients. Elle n’a pas une minute pour penser aux méchants imbéciles, qui lui ont conseillé de déménager pour ne pas risquer de les contaminer.

Merci à l’étudiant en médecine, si mal protégé - au propre et au figuré —, précipité avec ses doutes et sa fragilité dans l’écrasante responsabilité d’être en face de la détresse des malades. Et qui s’enferme quelques minutes dans les toilettes, pour souffler un peu.

Merci à tous ces médecins, qui mettent leur propre vie en danger pour nous venir en aide, pour vous venir en aide. C’est lui peut-être, demain, à qui vous devrez la vie…

Merci aux chercheurs qui travaillent nuit et jour pour trouver un traitement.

Merci à tous ces bras anonymes, qui n’ont pas la gloire de soigner, mais se dévouent là où ils sont. Aux ambulanciers, premier maillon de la chaîne de solidarité qui savent sourire à ce malade, qu’ils arrachent à son quotidien et emportent vers l’inconnu.

Merci aux femmes de ménage, merci aux aides-soignantes, merci aux brancardiers… Merci à tous ces inconnus, à ceux qui s’acharnent à trouver des masques ou des respirateurs.

Merci à vous tous, en vrac, pharmaciens, biologistes, livreurs, boulangers, caissières, journalistes… Merci pour cette solidarité, ultime cadeau de chacun à tous…

Et pendant ce temps-là, monsieur Martinez de la CGT appelle à la grève et au droit de retrait ! Ignore-t-il que sa vie peut être sauvée demain par un de ses humains imbéciles, qui vont au front sans penser aux dangers ? Honte à vous monsieur Martinez ! Honte à vous ! Vous avez dans une main un marteau et dans l’autre une faucille. Moi, je préfère ceux qui dans leurs mains ont des stéthoscopes et des seringues et dans leur cœur de l’amour.