LE QUOTIDIEN : Malgré la mise à disposition de scabicides pédiatriques, vous restez confrontés à certaines impasses thérapeutiques ?
Pr EMMANUELLE BOURRAT : Chez les enfants de moins de 1 ans et de moins de 15 kg avec une hyperréactivité bronchique que l’on pouvait considérer en impasse thérapeutique depuis le retrait de l’Ascabiol, nous ne disposions d’aucun produit avant l’importation de la perméthrine, disponible dorénavant sous ATU nominative. C’est un traitement efficace qui possède un très bon profil de tolérance. Mais la dispensation reste complexe. Heureusement à l’hôpital Saint-Louis et à Robert Debré nous avons obtenu l’accord pour délivrer le produit rapidement après la demande d’ATU. Et la situation n’est pas rare : en 4 mois entre janvier et avril 2013, nous avons traité 65 enfants dans cette impasse thérapeutique.
Les formes cliniques sont-elles plus graves qu’antérieurement ?
Oui, on voit dorénavant des gales profuses autrefois appelées gales norvégiennes chez des enfants non immunodéprimés qui doivent être hospitalisés parce qu’on ne s’en sort pas. Autrefois, ces formes n’étaient observées que chez les enfants infectés par le VIH ou sous chimiothérapie.
Est-ce une résistance de l’agent responsable ?
Le sarcopte reste sensible. Les cas de résistances sont exceptionnels et ne sont probablement pas la cause des échecs thérapeutiques.
Observez-vous aussi une recrudescence des cas comme elle est décrite par les ARS ?
À Saint-Louis où nous avions 3 ou 4 jours d’attente pour traiter dans l’unité de bain thérapeutique des familles « compliquées » (pour des raisons financières ou sociologiques), nous sommes passés à 3 ou 4 semaines d’attente. Nous avons des familles qui « traînent » la gale depuis un an et pour la première fois, nous avons dû hospitaliser des enfants qui ne s’en sortaient pas pour des traitements oraux et locaux combinés et répétés jusqu’à éviction du sarcopte.
Qu’est-ce qui vous semble le plus urgent à rétablir ?
Nous espérons disposer bientôt d’une AMM en France pour la perméthrine et si possible son remboursement.
Arch Pediatr. 2014 Apr 22. doi: 10.1016/j.arcped.2014.03.001
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