Comment améliorer la prévention et la prise en charge des infections associées aux soins (IAS) en Ehpad ? Santé publique France (SPF) met en avant plusieurs pistes à la lumière de l’enquête nationale de prévalence en 2024, en particulier la réduction de la durée de l’antibiothérapie en curatif avec une réévaluation systématique à 3 jours, mais aussi la documentation microbiologique des infections (moins d’une IAS sur deux en 2024).
L’agence tient néanmoins à souligner dans son rapport l’implication des établissements dans cet objectif. Plus de la moitié des structures tirées au sort ont participé à l’enquête et près des deux tiers (62 %) de l’ensemble des établissements participants l’ont fait après y avoir été incités mais pas tirés au sort. Un intérêt manifeste qui est un gage d’amélioration à l’avenir.
Constat positif, la prévalence des résidents ayant au moins une IAS est en diminution : de 2,93 % en 2016, elle est passée à 2,35 % en 2024. « Cela signifie que près d’un résident sur 40 présente au moins une IAS un jour donné en Ehpad », explique SPF. Sans surprise, les résidents âgés de 85 ans et plus, hospitalisés dans les trois mois précédant l’enquête, en fauteuil ou alité, incontinents, présentant une escarre, opérés dans les 30 jours précédents et exposés à au moins un dispositif invasif sont plus à risque d’IAS. En 2024, les infections les plus fréquentes sont respiratoires (36,2 %), urinaires (31,7 %) et cutanées (25,8 %). Pour les infections urinaires, les germes les plus fréquents sont, comme en 2016, Escherichia coli (53,9 %), Proteus mirabilis (7,5 %) et Klebsiella pneumoniae (11,6 %).
Accès à des référents en hygiène et en antibiothérapie
Si la prévalence des traitements antibiotiques reste stable (2,87 % en 2024 versus 2,76 % en 2016), les prescriptions à visée préventive sont en hausse (22 % en 2024 versus 13,6 % en 2016), la durée prévue dépasse les 7 jours dans un tiers des cas (34 %) et la réévaluation est réalisée dans moins d’un tiers des cas (31,4 %).
Pour faire mieux, SPF recommande de prévoir l’accès à une expertise en hygiène et à un référent en antibiothérapie, qui sont associés à une moindre consommation d’antibiotiques. Outre la documentation biologique des infections, la réduction de la durée des traitements curatifs et leur réévaluation systématique à 3 jours, SPF invite à se poser la question de « la pertinence des traitements prophylactiques, notamment urinaires ».
Compte tenu des disparités régionales, les actions de sensibilisation sont à adapter au contexte local : la prévalence des résidents infectés peut varier d’un facteur 3 (0,14 % en Corse, 1,30 % en Île-de-France, et 1,52 % en Paca versus 3,89 % en Bourgogne-Franche-Comté, 3,22 % en Bretagne, et 2,96 % en Normandie). En revanche, la prévalence des résidents traités par antibiotiques varie peu (3,50 % en Normandie et 3,23 % en Bretagne versus 2,30 % en Centre-Val de Loire et 2,53 % dans le Grand Est).
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