Selon le Dr Jean Claude Manuguerra, directeur de la Cellule d’Intervention biologique d’urgence (CIBU) de l’institut Pasteur, il y a clairement eu deux phases dans la gestion de la crise Ebola par la communauté internationale.
« La première a duré de mars jusqu’à début juillet », explique-t-il. « À ce moment-là, il y a eu une sous-estimation de la gravité et un déni par certains pays concernés. C’est la conférence d’Accra, au Ghana, qui a tout changé, quand 11 pays africains ont commencé à coopérer et que l’on a pris la pleine conscience du problème. » Ce retard au démarrage explique en partie la perte de contrôle sur déroulement de l’épidémie. Doit-on blâmer l’action initiale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des organisations non gouvernementales pour autant ? Le Dr Manuguerra n’est pas de cet avis. « Il était impensable de projeter des estimations sur ce qui allait se passer et l’on ne peut pas reprocher le niveau de la riposte au départ. On répond à une crise sanitaire à partir des références fournies par les crises précédentes, mais l’histoire ne se répète jamais totalement », explique-t-il.
De précieuses informations sur la prise en charge
Le virus Ebola a circulé plus longtemps chez l’homme pendant cette crise que pendant n’importe quelle autre épidémie. Ce contact prolongé entre l’homme et le pathogène fournira des indices pour amélioration de l’action des opérateurs de terrain. « Une étude américaine menée au Sierra Leone nous a déjà montré que le virus évoluait au contact de l’homme, précise Jean Claude Manuguerra, le nombre de patients observés a permis d’analyser plus finement les désordres métaboliques, et la physiopathologie de la maladie. Les variations de taux de survie d’un centre à l’autre renseigneront également sur l’efficacité des différentes prises en charge. »
Un programme de formation piloté par l’Europe
Maintenant, que l’Afrique de l’Ouest est clairement identifiée comme une zone à risque Ebola, des actions vont être tentées pour qu’une réapparition du virus ne passe pas inaperçue. Ainsi, l’European West Africa Mobile Lab (EUWAMLAB), piloté par l’INSERM, va former à partir de février une dizaine de médecins africains au diagnostic de l’infection par le virus Ebola ou par d’autres virus de fièvres hémorragiques.
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