La protection offerte par la vaccination contre le Covid long est de nouveau confirmée par une étude israélienne, selon laquelle deux doses ou plus du vaccin Pfizer réduiraient de 50 à 80 % le risque de signaler des symptômes prolongés après une infection par le Sars-CoV-2. « Il devient de plus en plus clair que les vaccins protègent non seulement contre la maladie mais aussi contre les effets à long terme, parfois bouleversants, du Covid », commente l’auteur principal de l'étude, le Pr Michael Edelstein, dans un communiqué.
Publiée dans « Nature npj Vaccines », cette étude a porté sur les réponses à un questionnaire de 3 572 sujets recrutés parmi les personnes testées par PCR entre mars 2020 et novembre 2021 dans des hôpitaux israéliens. Parmi eux, 951 ont déclaré une infection, dont 67 % étaient vaccinés à deux doses*. Chez les infectés, les symptômes de Covid long les plus fréquents signalés dans cette étude étaient : la fatigue (22 %), les maux de tête (20 %), la faiblesse des membres (13 %) et les douleurs musculaires persistantes (10 %).
Des vaccinés infectés pas plus symptomatiques à long terme que les non infectés
Après ajustement sur l'âge et le délai écoulé entre l'infection et la réponse à l'enquête, la vaccination avec au moins deux doses du vaccin Pfizer était associée à un risque réduit de signaler des symptômes prolongés du Covid. La fatigue était réduite de 62 %, les maux de tête de 50 %, la faiblesse des membres de 62 %, les douleurs musculaires persistantes de 66 % et l’essoufflement de 80 %.
Aussi, « les personnes qui avaient reçu deux doses n'ont pas signalé plus de ces symptômes que les personnes qui n'avaient jamais signalé d'infection », relèvent les auteurs. L’effet de l’âge n’a pas pu être étudié, soulignent les auteurs appelant à des études complémentaires. Notamment chez les enfants non éligibles à la vaccination en Israël au moment de l’étude, d’autant que « la prévention des symptômes à long terme pourrait être l'un des avantages les plus importants de la vaccination dans ce groupe d’âge ».
L’étude apporte un enseignement sur les cas asymptomatiques : les auteurs ont relevé une proportion plus élevée parmi les vaccinés, par rapport aux non-vaccinés. Ces résultats « reflètent la possibilité d'une protection contre la maladie symptomatique conférée par les vaccins », estiment-ils. Leur cohorte est toujours active et des résultats sont attendus, notamment sur l’effet des différents variants.
Cas d’anosmie persistante à un an
Ces résultats interviennent alors que les données cliniques sur les cas de Covid long s’accumulent. Une étude brésilienne publiée dans « JAMA Network Open » pointe notamment la persistance de symptômes d’anosmie à un an. Menée dans un centre de réadaptation entre septembre 2020 et octobre 2021, elle a inclus 219 patients atteints de Covid long (74,9 % de femmes, âge moyen de 43,2 ans), dont 139 ont reçu un diagnostic de dysfonctionnement olfactif chronique, confirmé par le test du Centre de recherche clinique chimiosensoriel du Connecticut (CCCRC).
« Les patients présentant un dysfonctionnement olfactif après un Covid peuvent développer des degrés sévères de perte olfactive (hyposmie ou anosmie sévère) même un an après le début des symptômes, suggérant la possibilité de séquelles permanentes », soulignent les auteurs, insistant sur la nécessité de poursuivre la surveillance des taux de récupération de la fonction olfactive et d’étudier le risque de séquelles neurologiques ou de troubles neurodégénératifs dans cette population.
* Chez ceux qui n’ont pas déclaré d’infection, 19,9 % n'étaient pas vaccinés, 0,9 % avaient réçu une dose de Pfizer, 48,8 % deux doses et 30,4 % trois doses.
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