Le sepsis est la conséquence clinique de la réponse de l’hôte à l’infection ; le sepsis sévère se traduit pas une défaillance des organes vitaux. La définition est simple, l’épidémiologie l’est moins car il s’agit en fait d’un syndrome de présentation clinique très polymorphe.
Aux États-Unis, on estime que son incidence est 6 fois supérieure à celle du cancer et 1,5 fois à celle de l’insuffisance cardiaque. Au cours des dernières décennies, l’incidence du sepsis, sévère en particulier, a plus que doublé et ne cesse d’augmenter. Cela est lié en grande partie à la croissance des populations à plus haut risque : sujets âgés, sujets porteurs de maladies chroniques, immunodéprimés et transplantés. Un meilleur dépistage majore artificiellement les chiffres.
En France, on estime à 70 000 le nombre de décès par sepsis sévère. Cependant, la mortalité diminue continuellement depuis 20 ans en raison d’un diagnostic plus précoce, d’une meilleure prise en charge des défaillances d’organe, d’un traitement plus précoce de la maladie infectieuse. Elle est estimée aujourd’hui à 15 à 20 %. L’augmentation des bactéries résistantes expose à une antibiothérapie inadéquate constamment associée à une majoration de la mortalité.
Pas de traitement étiologique
La mortalité par sepsis sévère est un reflet de la prise en charge globale de la santé souligne le Pr JF Timsit (Hôpital Bichat Paris). En effet, les conditions sociales médiocres (pauvreté, isolement, l’absence de couverture sociale) sont associées, toutes choses égales par ailleurs, à une augmentation du risque de décès.
La campagne mondiale pour survivre au sepsis a permis de sensibliser public et professionnels de santé : homogénéisation de méthodes de dépistage et de traitement, mesures pour une amélioration continue de la qualité. Reste qu’aucun traitement étiologique destiné à maîtriser la réponse inflammatoire n’a prouvé son efficacité. Une meilleure classification des sepsis en fonction de l’infection, du terrain, de la réponse inflammatoire et des défaillances d’organes permettra d’envisager des traitements mieux ciblés.
L’immunogénétique,en plein essor, devrait aussi faciliter l’adaptation du traitement en fonction de la génétique de l’hôte souligne le Pr JP Mira (Hôpital Cochin, Paris). Des polymorphismes génétiques reliés à une susceptibilité à différentes infections ont été décrits.
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