L’absence d’ovulation chez les femmes atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) serait liée à une production dérégulée de l’hormone anti-müllerienne (AMH), selon une étude Inserm publiée dans Human Reproduction. À l’origine de ce contrôle, il y aurait l’hormone hypophysaire LH. C’est elle qui entraînerait la surexpression d’AMH et de son récepteur, produits par les follicules ovariens.
Des études ont montré précédemment que les femmes ayant un SOPK présentent un taux d’AMH plus élevé que les autres. Le dosage d’AMH est même devenu un outil diagnostic du syndrome. Jusqu’à présent on pensait que le taux élevé était dû au nombre excessif de follicules.
Mais des travaux récents rapportent un dysfonctionnement des follicules, sans que les mécanismes n’en soient connus. Comme l’explique Nathalie di Clemente, co-auteur des travaux : « L’hormone anti-müllerienne freine la croissance de follicules. Cela pourrait contribuer au fait qu’ils restent immatures chez les femmes présentant un taux d’AMH élevé ».
Ponctions provenant de FIV
Les chercheurs ont étudié l’impact des hormones sexuelles LH et FSH sur la production d’AMH au niveau des cellules folliculaires. Pour leurs travaux, ils ont utilisé des prélèvements issus de ponctions ovariennes effectuées chez des femmes suivant un protocole de fécondation in vitro. Ils ont inclus des patientes présentant un SOPK, avec ou sans ovulation, ainsi que des patientes « témoins ».
Après avoir mis en culture des cellules folliculaires avec l’une ou l’autre des hormones hypophysaires, l’équipe a observé une dérégulation de l’AMH et de son récepteur spécifique chez les femmes anovulantes ayant un SOPK.
« Chez elles et uniquement chez elles, nous avons observé une stimulation de l’expression d’AMH en présence de LH et pas de rétrocontrôle négatif de son récepteur, censé réguler l’effet de l’AMH », explique la chercheuse. Les mécanismes responsables restent à découvrir, et leur compréhension permettra d’améliorer la prise en charge thérapeutique de cette pathologie.
Human Reproduction, édition en ligne du 14 janvier 2013.
Vers une flambée des cas de rougeole en 2021 ? Des scientifiques s'inquiètent des conséquences de l'épidémie de Covid
Pour une prise en charge adéquate
Un risque de dépression à la ménopause
Les maladies rares impactées par la crise sanitaire, mais 30% des patients ont eu une prescription par mail lors de la première vague
Nawale Hadouiri, première vice-présidente de l'ISNI
« Un interne choisit une spécialité souvent après une expérience en stage »