L’une des avancées majeures en imagerie thoracique est la mise en œuvre de la réduction de dose. Depuis son apparition dans les années 1970, le scanner à rayons X a connu un fort développement, qui s’est accéléré dans les dernières années par la généralisation du mode hélicoïdal et des détecteurs multibarettes rendant l’examen à la fois plus rapide et plus performant. Les indications du scanner aux dépens de la radiographie standard se sont multipliées en imagerie thoracique. En conséquence, l’irradiation médicale a fortement augmenté.
Parallèlement, au travers de publications quoique parfois controversées, une prise de conscience plus importante des risques potentiels de cancer radio-induits s’est opérée chez les radiologues. Outre le respect du premier principe de radioprotection qu’est la justification de l’examen, plusieurs techniques ont permis de limiter la dose délivrée au patient.
Tout d’abord, sont apparues les techniques visant à diminuer les paramètres physiques de l’acquisition, notamment tension et courant du tube à rayons X, directement liés à la dose. Cette modulation s’opère en fonction de l’épaisseur et de la densité de tissus à traverser. Cependant, cette technique est limitée par l’augmentation du bruit dans l’image lorsque la dose diminue et que l’on utilise la méthode habituelle de reconstruction des images, appelée rétroprojection filtrée. Ce bruit empêche une interprétation correcte des images.
Une étape suivante a alors été franchie avec le développement de la reconstruction itérative. Cette modalité de reconstruction des images est depuis longtemps utilisée en médecine nucléaire, mais était initialement impossible à utiliser en scanner, compte tenu du nombre très élevé de projection à traiter. Depuis quelques années, l’augmentation de la puissance des processeurs permet d’appliquer la reconstruction itérative en scanner.
Les algorithmes itératifs ont pour but de réduire le bruit et les artéfacts dans l’image, en faisant correspondre au mieux les données acquises et reconstruites par des corrections successives. Ceci permet de conserver une qualité d’image diagnostique même à faible dose.
Le tissu pulmonaire, qui présente un fort contraste naturel, est une région anatomique qui se prête particulièrement à la réduction de dose. L’implantation progressive de ces logiciels de reconstructions sur les appareils de scanner ouvre la porte à la réalisation d’examen à des doses extrêmement faibles (par exemple pour un dépistage du cancer bronchique), se rapprochant de plus en plus de celle d’une radiographie de thorax, pour un bénéfice clinique nettement supérieur dans la majorité des cas.
Interne en radiologie et conférencière d’ECN
Vers une flambée des cas de rougeole en 2021 ? Des scientifiques s'inquiètent des conséquences de l'épidémie de Covid
Pour une prise en charge adéquate
Un risque de dépression à la ménopause
Les maladies rares impactées par la crise sanitaire, mais 30% des patients ont eu une prescription par mail lors de la première vague
Nawale Hadouiri, première vice-présidente de l'ISNI
« Un interne choisit une spécialité souvent après une expérience en stage »