LE QUOTIDIEN : Quel est selon vous le point marquant de l'année ?
Pr LAWRENCE SERFATY : Le fait que l'épidémiologie de la stéatose non alcoolique (NASH) se précise. Une étude estimant la prévalence de la NAFLD/NASH en Europe en 2015 (extrapolant en 2030) a évalué en France le nombre de personnes atteintes de stéatose non alcoolique à 14 millions et le nombre de NASH à 3 millions de patients (dont 300 000 avec cirrhose) (1).
Cela nous semble excessif au vu de l’étude issue de la cohorte française Constances (200 000 sujets répartis sur le territoire). La prévalence de la stéatose non alcoolique (calculée à partir de marqueurs indirects) bien qu’élevée, y est plus faible : en moyenne 16 % de la population adulte de 18 à 80 ans, dont 2,5 % au stade de fibrose sévère (Stade 3-4) (2).
Quelle est la principale cause de cirrhose ?
Une étude européenne indique qu'il s'agit de l’alcool dans les pays du Nord et des virus des hépatites dans les pays du Sud et de l’Est. Cependant, la stéatose non alcoolique est la maladie hépatique qui a le plus progressé en Europe. Enfin, une association entre un variant « perte de fonction » du gène HSD17B13 et un risque réduit de maladie hépatique et de progression de la stéatose à la stéato-hépatite suggère un rôle pathogène de ce gène dans la NASH.
La prise en charge évolue-t-elle ?
Oui. Des essais de phase 2 montrent l’efficacité de 2 nouvelles molécules, un agoniste FGF19 et un inhibiteur de la lipogenèse hépatique. En phase 3, 4 études en cours testent l’acide obéticholique, l’élafibranor, le cenicriviroc et le selonsertib versus placebo. Celles dont les résultats intermédiaires (attendus en 2019) seront positifs (amélioration histologique après 12 à 18 mois à la 2ebiopsie) obtiendront une AMM temporaire, mais devront être poursuivies sur 5 ans afin de démontrer un bénéfice en termes de morbi-mortalité.
(1) C. Estes et al., J Hepatol, 69, 896, 2018
(2) O. Nabi et al., AFEF, 2018
Cancer du sein : Kisqali réévalué à la hausse
Cancer du sein métastatique
Enhertu indiqué en deuxième ligne
Adénome à prolactine : le traitement médical en première intention
Zika et dengue nous rendent plus attirants pour les moustiques