« Le paradoxe pour nous médecins est de disposer aujourd’hui des traitements dont on avait rêvé : une ou deux molécules administrées pendant peu de temps permettent d’éradiquer le virus et de ne pas pouvoir les proposer à tous les patients », regrette le Pr Jean-François Delfraissy. Le directeur de l’ANRS évoque ici le coût des traitements contre l’hépatite C. « Exorbitant », a même souligné le Pr Daniel Dhumeaux.
S’il conçoit que les fonds investis dans la recherche par l’industrie pharmaceutique puissent être rentabilisés, le directeur de l’ANRS veut ouvrir le débat : « Peut-être est-ce l’occasion de s’interroger sur le juste prix des médicaments ».
Les associations de malades embrayent : « À quoi bon renforcer le dépistage si on n’est pas en mesure de garantir aux personnes touchées un accès à des traitements de qualité ? » interroge Bruno Spire, président de AIDES. Le collectif TRT5 estime qu’au vu des prix estimés des nouveaux traitements, cela « revient à exiger 20 milliards d’euros sur 5 ans de la Sécurité Sociale pour éradiquer l’hépatite C en France ». Il appelle à « jouer son rôle de régulateur des prix ».
De sont côté SOS hépatites dont la devise est : « Un traitement pour tous, une guérison pour chacun ». Son président, hépatologue à l’hôpital de Saint-Dizier, le Dr Pascal Melin salue les recommandations. S’il comprend qu’il est de plus en plus difficile pour un industriel de faire des prévisions sur le long terme tant l’accélération de la recherche peut rendre une molécule obsolète, « Il ne faut pas faire porter aux malades le poids de la prise en charge financière », explique-t-il. Parmi les solutions qu’il propose, « que l’État s’engage sur des volumes » pour faire baisser les prix. La réduction du coût de la prise en charge du VIH et des hépatites fera l’objet d’une journée de réflexion organisée par les associations au ministère de la santé le 16 juin.
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