« L'écriture a eu une vertu thérapeutique », Philippe Lançon, écrivain et journaliste

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Publié le 12/11/2018
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« Quand j’étais dans le service de chirurgie maxillo-faciale de la Pitié Salpêtrière et que j’écrivais mes chroniques pour Charlie Hebdo, l’écriture a eu une vertu thérapeutique. Mes chroniques me redonnaient un visage par l’écrit. C’était encore l’époque du trou et de l’œuf de pâques (une référence aux bandages qui lui enserraient le visage NDLR). De la même façon que Chloé Bertolus (sa chirurgienne, NDLR) essayait de réduire la plaie avant la greffe, moi je m’acharnais à cautériser ce trou, à me reconstituer un visage mental. La crainte d’être un monstre était compensée par le fait que les gens pouvaient lire mes textes. Le livre, par contre, a été un acte d’écrivain. Il va beaucoup plus loin et n’a pu intervenir uniquement parce que les thérapies avaient eu lieu. Il a fallu que je sois suffisamment reconstitué pour attaquer ce travail.»


Source : Le Quotidien du médecin: 9701