Le lenvatinib, un médicament anti-angiogénique oral, a amélioré de façon spectaculaire la survie sans progression chez des patients ayant un cancer de la thyroïde réfractaire à l’iode radioactif, selon une étude publiée dans le « New England Journal of Medicine ». Depuis les années 1940 et jusqu’à récemment, l’iode radio-actif était le seul traitement disponible dans les cancers thyroïdiens métastatiques, qui restaient non répondeurs dans plus de la moitié des cas.
« Depuis des décennies, dans cette population de patients, le traitement consistait souvent à répéter des doses inefficaces d’iode radioactif, et éventuellement un traitement de sauvetage avec de la chimiothérapie, commente le Pr Steven Sherman, de l’université du Texas, et auteur principal de cette étude multicentrique menée dans 21 pays. Depuis environ 10 ans, avec l’arrivée croissante des nouveaux traitements ciblés et des inhibiteurs de kinase multi-ciblés, nous avons commencé à nous rendre compte du potentiel à traiter ce sous-groupe de patients avec des thérapies anti-angiogéniques et nous avons cherché à inclure ceux avec une maladie réfractaire dans les essais cliniques. »
Des effets secondaires à contrecarrer
Chez les patients du groupe lenvatinib (n=261), la survie médiane sans progression était de 18,3 mois, par rapport à 3,6 mois dans le groupe placebo (n=131). Le taux de réponse dans le groupe traité était de 64,8 %, avec 4 réponses complètes et 165 partielles, par rapport à 1,5 % dans le groupe témoin. Des effets secondaires ont été rapportés chez plus de 40 % des patients, et sont à l’origine de 37 arrêts de traitement. L’hypertension artérielle compte parmi les effets le plus souvent rencontrés, les autres étant à type de diarrhées, nausées, baisse d’appétit et perte de poids. Six des 20 décès survenus au cours du traitement ont été associés à la prise médicamenteuse.
« Bien que nous n’ayons pas identifié les mutations tumorales prédictives de la réponse, cela représente un champ passionnant d’étude, qui augmente les chances d’obtenir une guérison chez un plus grand nombre de patients », ajoute le Pr Sherman. Plusieurs études de suivi avec le lenvatinib, seul ou associé à d’autres nouvelles thérapies, sont en cours dans les formes iodorésistantes et d’autres types de cancers thyroïdiens.
The New England Journal of Medicine, publié le 11 février 2015
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