À l’institut Curie, des chiens apprennent à dépister le cancer du sein, à l’odeur que dégagent les tumeurs. La preuve du concept est faite, l’étude clinique attend ses financements.
Une lingette posée sur le sein pendant une nuit, des composés volatils odorants qui s’y déposent, et un chien qui, en les reniflant par la suite, peut signaler la présence d’un cancer : tel est le principe du projet Kdog*. Pour y parvenir, divers experts (soignants, chimistes, experts cynophiles, vétérinaires…) se sont associés. « Par chromatographie, nous avons observé qu’il existait un bouquet de composés volatils odorants associés à la tumeur, mais ces résultats étaient peu identifiables », raconte Aurélie Thuleau, chef de projet Kdog. Des études avaient déjà été publiées sur l’utilisation de chiens dans le dépistage de cancers. « Mais, si les chiens repèrent les odeurs directement sur l’urine (pour le cancer de la prostate) et dans l’air exhalé (pour le cancer bronchique), nous ne savions pas si ces composés étaient détectables en transcutané », souligne Aurélie Thuleau.
Des bergers malinois… mais pas seulement
Après dressage de deux bergers malinois à repérer à l’odeur des lingettes venant de femmes atteintes d’un cancer du sein, les chiens ont été soumis à des tests. Lors de leur premier passage devant les lingettes, ils « diagnostiquaient » correctement ceux qui provenaient de femmes avec un cancer dans 90 % des cas. Lors de leur second passage, dans 100 % des cas. « Ceci a apporté la preuve de concept que les composés volatiles provenant du cancer du sein passaient la barrière cutanée », précise Aurélie Thuleau. Il s’agit maintenant de confirmer ces résultats par une étude clinique, en attente de financements. Elle portera sur 1 000 personnes, dans sept centres investigateurs. Un autre expert cynophile et une autre race de chiens seront choisis, pour éviter les biais. L’objectif est d’exporter cette méthode, une fois validée, vers les pays à faibles ressources, où les femmes n’ont pas accès à la mammographie. Mais elle pourra aussi remplacer ponctuellement les mammographies dans certains cas spécifiques (dépistage fréquent, handicap…). « Kdog apporte une réponse binaire sur la présence ou non de cellules cancéreuses, mais les chirurgiens auront toujours besoin de préciser la localisation et la taille de la tumeur par la suite », souligne Aurélie Thuleau.
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