Les immunologistes James Allison, titulaire de la chaire du département d'immunologie de l'université du Texas, et Tasuku Honjo, de l'université de Kyoto, viennent de recevoir conjointement le prix Nobel de médecine pour leurs découvertes à l'origine de l'immunothérapie du cancer.
Au début des années 1990, le Pr Allison s'interroge sur la raison pour laquelle le système immunitaire ne réagit que faiblement aux cellules tumorales. En étudiant les protéines membranaires des lymphocytes T, il découvre CTLA-4 un récepteur dont l'activation inhibe la réponse des lymphocytes T lors de la phase critique de présentation de l'antigène par des monocytes, des macrophages, des lymphocytes B ou des cellules dendritiques.
En 1994, les études précoces sur un modèle de souris atteintes de mélanome ont montré qu'un inhibiteur de CTLA-4 pouvait stopper la progression de la tumeur voire entraîner sa régression dans certains cas. Le premier essai clinique débutera dès l'année suivante, mais il faudra attendre 2011 pour que le premier inhibiteur de CTLA-4, l'ipilimumab, soit autorisé dans le traitement du mélanome métastatique par la FDA et l'agence européenne du médicament (EMA).
Un « nouveau pilier » de la lutte contre le cancer
Le Pr Tasuku Honjo, de l'université de Kyoto, a apporté une contribution précieuse sur l'immunothérapie des cancers en 1992 avec la découverte d'un autre récepteur membranaire des lymphocytes T : le PD1. Ce « checkpoint » de la réponse immunitaire s'est révélé être une autre cible de choix pour l'immunothérapie naissante. Le premier anti-PD1, le nivolumab, a reçu une autorisation de mise sur le marché en 2014 aux États-Unis et en 2015 en Europe.
« Il y a 10 ans, la plupart des patients atteints de mélanomes mourraient en quelques mois. Maintenant, plus de 60 % d'entre eux sont encore vivants au bout de 3 ans », déclare Thomas Perlmann, le secrétaire du comité du prix Nobel de Physiologie ou de Medecine. « Tasuku Honjo et James Allison ont ajouté un nouveau pilier de la thérapie du cancer. »
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