« Aux Hospices civils de Lyon (HCL), nous avons plus de 10 ans d’expérience dans l’immunothérapie et nous avons déjà traité plus de 1 000 patients, indique le Pr Stéphane Dalle, chef du service dermatologie du centre hospitalier de Lyon Sud et coordonnateur du projet ImmuCare. Or, les molécules utilisées en immunothérapie présentent des toxicités différentes de la chimiothérapie, la radiothérapie ou les thérapies ciblées et moins connues. Des signes cliniques pouvant sembler peu alarmants, comme la fatigue, la toux, des diarrhées ou un essoufflement doivent faire l’objet d’une attention particulière. »
Même si elles sont peu fréquentes en monothérapie, les toxicités sont régulières et peuvent être graves en cas d’association de molécules. Elles nécessitent alors un recours rapide à un avis spécialisé et souvent multidisciplinaire.
Plateforme en ligne et hotline
Pour repérer et traiter précocement les effets indésirables liés aux traitements, l’Institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon a développé ImmuCare, qui repose sur trois dispositifs. Tout d’abord, il comprend une plateforme de demande d’avis médicaux en ligne pour les professionnels de santé de ville (médecins traitants, structures d’hospitalisation à domicile). Disponible depuis le portail sécurisé des HCL, il permet des échanges de données de santé en toute sécurité et donne accès à une télé-expertise grâce à des personnes référentes pour chaque spécialité. « Le médecin a accès à un spécialiste qui s’intéresse aux toxicités liées à l’immunothérapie », explique le Pr Dalle. Une quarantaine de spécialités sont impliquées dans le dispositif : pneumologie, médecine interne, hépatologie, ophtalmologie, rhumatologie, neurologie, dermatologie, etc. En parallèle, ImmuCare met à disposition des professionnels de santé un numéro de téléphone dédié, permettant de gérer les cas les plus urgents et de faciliter l’hospitalisation lorsqu’elle est nécessaire. Enfin, le dispositif prévoir une télésurveillance des patients à domicile, grâce à un questionnaire envoyé aux patients toutes les semaines. Il repose sur onze symptômes et le patient doit répondre en déplaçant un curseur entre 0 et 4 selon ce qu’il ressent. En fonction du score obtenu, une réponse est apportée au patient et un rendez-vous est fixé si nécessaire. Pour l’instant testé comme prototype auprès d’une dizaine de patients, ImmuCare va être déployé durant le printemps et l’été 2018. À terme, une application mobile devrait être développée pour téléphones et tablettes afin d’optimiser le suivi au domicile des patients.
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