LES PETITS ARN interférents (siARN) pourraient être développés comme agents anticancéreux, inhibant l’expression des oncogènes ou d’autres gènes essentiels pour la survie des cellules cancéreuses. Toutefois, il reste à surmonter un obstacle majeur qui consiste à pouvoir les délivrer au sein des cellules cancéreuses disséminées. Yao et coll. ont développé une approche.
Entre 20 et 35 % des cancers du sein invasifs surexpriment l’Her2+ (récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain) qui est associé à une évolution agressive. Bien que le traitement par les anticorps anti-Her2, comme le trastuzumab, ait amélioré le pronostic de ces cancers, la rechute est fréquente et le stade métastasé est résistant dans 60 % des cas. De nouveaux traitements sont donc nécessaires, d’où l’intérêt de cette nouvelle approche.
La méthode de délivrance repose sur une protéine de fusion (F5-P), composée d’un anticorps fragmenté simple brin (anti-Her2+) et du peptide protamine. Chaque protéine de fusion F5-P peut fixer 6 siARN.
Les chercheurs ont d’abord évalué cette protéine de fusion pour délivrer des siARN ciblant le gène PLK1, un gène surexprimé dans de nombreux cancers et corrélé à une évolution agressive.
In vitro, le complexe F5-P/PLK1-siARN réduit la prolifération des cellules du cancer du sein Her2+ et induit leur mort par apoptose, sans déclencher de réponse interféron.
In vivo chez la souris, le complexe, injecté en intraveineux, se concentre dans les xénogreffes du cancer du sein Her2+, où il supprime l’expression du gène PLK1 et induit l’apoptose des cellules tumorales. Cette thérapie retarde la croissance tumorale, réduit les métastases et améliore la survie des souris, sans toxicité apparente.
Les chercheurs ont ensuite évalué la protéine de fusion pour délivrer un cocktail de siARN ciblant 3 gènes (PLK1, CCND1, et AKT) qui régulent la prolifération cellulaire à différents stades du cycle. Une efficacité antitumorale supérieure a été constatée.
Yao et coll., « Science Translational Medicine » du 18 avril 2012.
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