IL EST RARE de gagner sur tous les tableaux. C’est pourtant le pari réussi de protocoles de faible intensité dans le lymphome de Burkitt, à la fois plus efficaces et moins toxiques que la chimiothérapie standard actuelle. Avec le soutien des National Institutes of Health (NIH), l’équipe du Dr Wyndham Wilson du National Cancer Institute a ainsi testé avec succès chez l’adulte l’effet de deux variantes du protocole EPOCH-R, celui-ci associant de l’étoposide (E), de la prednisone (P), de la vincristine (Oncovin), du cyclophosphamide (C), de la doxorubicine (Hydrodoxorubicine) et du rituximab (R).
En fonction du statut VIH
Le protocole EPOCH-R, déjà utilisé dans un autre type de lymphome, repose sur un allongement de l’ exposition mais à de plus faibles concentrations, par rapport au protocole standard. La chimiothérapie EPOCH-R a permis de faire passer le taux de guérison chez l’adulte de 60 % à plus de 90 %, y compris chez des sujets séropositifs pour le VIH. Sur les 30 patients ayant un lymphome de Burkitt non traité inclus dans l’essai, les 19 séronégatifs pour le VIH ont été affectés au protocole DA-EPOCH-R (DA pour « dose-ajusted »), et les 11 séropositifs au protocole SC-EPOCH-RR (SC pour « short course »), celui-ci se différenciant par une double dose de rituximab et une concentration d’environ 50 % plus faible afin de réduire l’hématotoxicité. L’âge médian des participants était de 33 ans et la plupart présentaient une forme à risque intermédiaire (73 %) ou élevé (10 %) de la maladie.
La durée d’exposition plutôt que la concentration
Avec un suivi médian de 86 et 73 mois, respectivement pour DA-EPOCH-R et SC-EPOCH-R, l’absence de progression et de survie globale s’affichaient à 95 % et 100 % pour le premier protocole, à 100 % et 90 % pour le second. Aucun patient n’est décédé des suites du lymphome de Burkitt. Les principaux effets secondaires, la fièvre et la neutropénie, ont été retrouvés chez 22 % des cycles DA-EPOCH-R et dans 10 % des cycles SC-EPOCH-RR. Un seul patient a présenté un syndrome de lyse tumorale.
Pour les auteurs, « l’excellente efficacité à la fois de DA-EPOCH-R et SC-EPOCH-RR, malgré une différence de plus de 57 % pour la dose cumulée entre les deux protocoles, suggère que l’important est la durée d’exposition, et non le pic de concentration ». Alors que seuls 30 à 50 % des enfants sont sortis d’affaire en Afrique, pour un lymphome pourtant de bien meilleur pronostic en pédiatrie avec un taux de guérison atteignant les 90 % dans les pays occidentaux, la meilleure tolérance de l’EPOCH-R pourrait aider à dépasser les lacunes professionnelles liées à la sécurité d’administration rencontrées en zones d’endémie. Deux essais sont d’ores et déjà en cours pour confirmer l’efficacité du protocole et de ses variantes, l’un chez l’adulte, l’autre en population pédiatrique.
The New England Journal of Medicine, publié en ligne le 14 novembre 2014
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