LE CANCER de la prostate se situe en France au premier rang des cancers avec une estimation à plus de 71 000 nouveaux cas en 2011. Bien que son taux de mortalité décroisse avec moins 2,5 % entre 2000 et 2005, son incidence est en forte augmentation à plus 8,5 % sur la même période. Malgré cela, il reste toujours peu médiatisé par rapport à d’autres cancers et les hommes qui en sont atteints souffrent doublement en raison de la « banalisation » de cette maladie.
C’est dans ce contexte qu’ont été réunis plus de 100 patients et leurs proches, ainsi que 40 professionnels de santé venus de toute la France à l’initiative de la Ligue Nationale Contre le Cancer, l’AFU, la SFRO, l’APCLP, Unicancer et l’UNHPC, pour évoquer au sein d’ateliers interactifs les problématiques auxquelles sont confrontés au quotidien les malades et leur entourage. Objectif principal : centrer les débats sur le parcours du patient, à travers son vécu physique, psychologique et social.
Ne pas banaliser.
Les résultats d’une enquête « Perception Patients » réalisée en octobre 2013 par Madis Phileo sur la base de 306 questionnaires ont servi de fil conducteur aux débats. Ils montrent plusieurs tendances lourdes comme celle qui place le médecin généraliste en première ligne pour le dépistage et l’information de la population à risque (62,5 % des patients interrogés), mais aussi de l’entourage et plus spécifiquement de la conjointe (17 %, soit autant que l’urologue).
Pour autant, 15 % déclarent ne jamais avoir été sensibilisés avant d’être diagnostiqués et 43 % estiment qu’ils auraient été mieux pris en charge s’ils avaient été diagnostiqués plus tôt. Une majorité pense qu’un suivi systématique sur le plan prostatique à partir de 50-55 ans devrait être organisé. Trois quarts des patients reconnaissent un impact sur leur qualité de vie
Pour le Pr Christophe Hennequin, cancérologue et radiothérapeute à l’hôpital Saint-Louis (Paris), « il faut rester très vigilant face à la banalisation du cancer de la prostate » qui a des répercussions pourtant nombreuses sur le quotidien des patients.
Ainsi, 73 % reconnaissent que la maladie a un impact sur leur qualité de vie et 45 % se sentent dans un état de santé dégradé. Sans oublier le retentissement sur la vie de couple, majoritairement lors de traitement hormonal : près de 2/3 des patients expriment des difficultés modérées à sévères (troubles urinaires et sexuels). Ces hommes revendiquent donc une meilleure information ainsi qu’un accompagnement plus étroit pour mieux accepter et gérer les effets secondaires liés à la maladie et aux traitements.
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