Dans le cadre d’une visite de cinq jours à Strasbourg, durant lesquels il a rencontré aussi bien les responsables européens que la collectivité bouddhiste et la population générale, le Dalaï Lama a dialogué avec plusieurs universitaires, strasbourgeois ou issus d’autres établissements.
Quatre tables rondes, suivies par un public nombreux tant sur place que dans deux amphithéâtres retransmettant les débats, ont « confronté » les technologies occidentales à la sagesse orientale : appréciant ce « partage », le Dalaï Lama observe, par ailleurs, l’intérêt croissant de l’ouest pour des thèmes qu’il a longtemps délaissés, comme l’état de conscience et le passage de la vie à mort, au contraire largement étudiés par l’Orient.
Réduction du stress
Les neurosciences permettent désormais de mesurer, concrètement, les effets positifs de la méditation sur certaines activités cérébrales, mais aussi son rôle face au vieillissement cognitif. Le Dr Gaël Chételat (INSERM/Université de Caen) a présenté un projet européen sur la méditation et le vieillissement. Grâce aux techniques d’imagerie cérébrale, son équipe a étudié le métabolisme du cerveau de 5 experts « méditants » en le comparant avec celui de « non méditants », et ce travail a montré que les deux groupes ne subissent pas de la même manière les effets du vieillissement. Ces résultats n’étonnent pas vraiment le chef spirituel tibétain : « Analyser une situation triste ou tragique par la méditation, c’est la surmonter et réduire l’anxiété inutile », a-t-il rappelé en s’accordant, avec les médecins, sur les effets bénéfiques d’une « régulation du cerveau », effets confirmés par plusieurs autres études. De même, les programmes de réduction du stress par la pleine conscience et la méditation (MBSR) peuvent participer aux réponses thérapeutiques à la dépression, notamment en matière de prévention des rechutes, ainsi que pour les patients instables, avec là aussi des études comparatives entre les patients bénéficiant de ces méthodes et les autres.
Des programmes en rhumatologie
Lui-même passionné par la méditation, le Doyen de la Faculté de médecine de Strasbourg, le Pr Jean Sibilia, a introduit dès 2010 des programmes de méditation par la pleine conscience dans son service de rhumatologie. Depuis 2012, un diplôme universitaire de médecine, méditation et neurosciences est proposé par la Faculté de médecine, et un module de méditation a été créé deux ans plus tard par la Faculté de psychologie. Depuis cette année, les étudiants de troisième année de médecine peuvent, eux aussi, suivre un module optionnel de méditation. Outre les patients de rhumatologie, les patientes atteintes de cancer du sein peuvent elles aussi s’initier à la méditation tout en suivant leur chimiothérapie. Une évaluation de ses effets a été menée, avec quatre groupes de patientes dont l’un combine à la fois des activités physiques et de la méditation… et qui obtient les meilleurs résultats dans le domaine de la réduction du stress. Le cumul des activités physiques et méditatives est là aussi une évidence que le Dalaï Lama vit au quotidien : « Je fais tous les jours du vélo en méditant, parce que si je ne faisais que du vélo, je perdrais mon temps », souligne-t-il en rappelant combien sa propre vie aurait été bien plus difficile sans le recours permanent à la méditation.
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