Une étude menée en Malaisie et parue dans « Cancer », la revue en ligne de la Société américaine du cancer, montre qu’environ un patient sur cinq subit un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) 6 mois après le diagnostic de son cancer, et qu’un tiers d’entre eux continue d’en souffrir 4 ans après. Ces chiffres sont le signe d’un besoin de dépistage et de prise en charge chez les patients.
Les chercheurs ont mené cette étude prospective longitudinale et monocentrique sur 469 patients majeurs, atteints de différents cancers. Ils ont testé les patients 6 mois puis 4 ans après le diagnostic. Six mois après, le taux de SSPT s’élevait à 21,7 % ; et 4 ans après, à 6,1 % - ce qui correspond à 34,1 % des patients qui souffraient de SSPT six mois après le diagnostic.
Les chercheurs ont d’ailleurs constaté que les patients souffrant de cancer du sein présentaient 3,68 fois moins de risque de souffrir d’un SSPT à 6 mois après le diagnostic, alors que les taux étaient équivalents à 4 ans. Ils attribuent ces différences au fait que le centre oncologique dans lequel s’est tenue l’étude a mis en place une prise en charge particulièrement soutenue des patients atteints de cancer du sein dans l’année suivant le diagnostic.
« Une mentalité de guerrier »
« De nombreux patients pensent qu’ils doivent adopter une mentalité de guerrier et rester positifs pour mieux battre leur cancer, présente le Dr Caryn Mei Hsien Chan, première auteure de l’étude. Pour eux, chercher de l’aide pour des problèmes psychologiques est une forme de faiblesse. Ils doivent pourtant savoir qu’il n’y a rien de mal à cela. » La chercheuse souligne aussi que certains patients, pour éviter d’être confronté à des souvenirs douloureux, peuvent aussi manquer leurs rendez-vous médicaux de suivi – une perte de chance à terme.
Elle soutient donc la nécessité d’une évaluation psychologique des patients, dès les premiers stades suivant le diagnostic, mais aussi par la suite.
Vers une flambée des cas de rougeole en 2021 ? Des scientifiques s'inquiètent des conséquences de l'épidémie de Covid
Pour une prise en charge adéquate
Un risque de dépression à la ménopause
Les maladies rares impactées par la crise sanitaire, mais 30% des patients ont eu une prescription par mail lors de la première vague
Nawale Hadouiri, première vice-présidente de l'ISNI
« Un interne choisit une spécialité souvent après une expérience en stage »