Imfinzi (durvalumab) apporte un nouvel espoir aux patients atteints d’un cancer bronchique à petites cellules de stade limité (CBPC-SL). « L’étude Adriatic a montré qu'une immunothérapie par durvalumab améliore, de façon importante, la survie des patients atteints d'un CBPC-SL dont la maladie n'a pas progressé après une chimio-radiothérapie à base de platine. Il s'agit d'une belle avancée : car avant l'ère de l'immunothérapie et avant cette étude, le traitement de ces patients n'avait pas évolué depuis 1999 ! », assure le Dr Maurice Pérol, pneumologue, spécialiste des tumeurs thoraciques au Centre Léon-Bérard (Lyon).
Imfinzi est disponible dans l’indication en accès précoce en France, depuis le 19 janvier. La Commission européenne a octroyé le 12 mars une extension d'autorisation de mise sur le marché dans le CBPC-SL.
Le cancer du poumon représente plus de 50 000 cas par an et un peu plus de 30 000 décès. Les cancers bronchiques à petites cellules (CBPC) concernent, quant à eux, 15 % des cas de cancer du poumon. Très agressifs, ils sont le plus souvent liés au tabagisme. « Les CBPC sont des tumeurs qui naissent à partir des cellules neuroendocrines de l'arbre bronchique », souligne le Dr Pérol.
Le CBPC de stade limité récidive souvent et progresse rapidement
Le CBPC-SL n’atteint que le thorax, sans métastase décelable et représente près de 30 % des diagnostics des patients atteints d'un CBPC. Le traitement de référence est une association de chimiothérapie à base de platine-étoposide et de radiothérapie. Malgré la réponse à ce traitement chez la majorité des patients, le CBPC-SL récidive souvent et progresse rapidement : seuls 30 % des patients sont encore en vie cinq ans après le diagnostic.
Un pronostic amélioré
Ouverte dans 164 centres – 19 pays d'Amérique du Nord et du Sud, d'Europe et d'Asie –, l'étude Adriatic, un essai multicentrique international de phase 3, a évalué le durvalumab en monothérapie par rapport au placebo pendant deux ans, auprès de 730 patients atteints de CBPC-SL. « Les patients étaient inclus après chimio-radiothérapie ; ils étaient en bon état général et leur maladie n'avait pas progressé. Ils pouvaient (ou non) avoir reçu une irradiation cérébrale pour prévenir le risque de métastases. Après randomisation, ils recevaient le durvalumab ou le placebo pendant deux ans. La majorité des rechutes surviennent dans cet intervalle après la fin du traitement par chimio-radiothérapie », indique le Dr Pérol.
Les critères d’évaluation primaires étaient la survie sans progression (SSP) et la survie globale (SG). Les résultats d’Adriatic indiquent que le durvalumab a réduit le risque de décès de 27 % par rapport au placebo. La durée médiane de survie globale était de 55,9 mois pour Imfinzi versus 33,4 mois pour le placebo, soit 22,5 mois de gain. Environ 57 % des patients traités étaient en vie à trois ans versus 48 % avec le placebo. « Cela signifie qu'avec cette immunothérapie, plus de 10 % de patients en plus survivent à trois ans. Ce qui est considérable pour une maladie aussi redoutable », note le Dr Pérol.
Imfinzi a diminué le risque de progression de la maladie ou de décès de 24 % par rapport au placebo. La médiane de SSP était de 16,6 mois pour Imfinzi contre 9,2 mois pour le placebo. L'immunothérapie agit en réduisant le risque de rechutes métastatiques. Le profil de sécurité était conforme à ce qui est connu pour ce médicament, sans nouveau signal observé.
D’après une conférence de presse d’AstraZeneca
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