LES TUMEURS pleurales sont dominées par les métastases, pour lesquelles des progrès thérapeutiques notables ont été réalisés. Des études sur de petites séries soulignent l’intérêt de l’IRM de diffusion dans le diagnostic de malignité. Cette approche s’inscrit dans le développement de la diffusion corps entier, assez sensible pour repérer la malignité. À terme, l’IRM de diffusion pourrait faciliter le diagnostic de malignité des tumeurs pleurales, souvent difficile et source de nombreuses explorations à l’heure actuelle.
Dans le mésothéliome pleural, tumeur rare de mauvais pronostic malgré des avancées thérapeutiques sensibles prolongeant la survie, le scanner reste l’examen de base et l’IRM, plus sensible pour l’extension aux apex et au diaphragme, est utilisée en complément dans le bilan d’extension.
Une étude de l’Institut interuniversitaire de médecine du travail de Paris-Ile-de-France, coordonnée par le Pr Jean-Claude Pairon et menée dans quatre régions (Rhône-Alpes, Aquitaine, Haute- et Basse-Normandie) montre que la présence de plaques pleurales est un facteur de risque indépendant de survenue d’un mésothéliome (1). Elle a été réalisée sur 5 287 hommes exposés à l’amiante durant leur vie professionnelle et suivis pendant 7 ans, après avoir bénéficié d’un scanner entre octobre 2003 et décembre 2005. Tous les clichés ont été relus par deux radiologues experts dans le domaine.
Au cours de ce suivi, 17 nouveaux cas de mésothéliome ont été rapportés, confirmés par l’analyse anatomopathologique du centre expert français (Mésopath). Une association significative entre la présence de plaques pleurales et la survenue d’un mésothéliome a été retrouvée (HR = 6,8 ; IC 95 % 2,2–21,4, après prise en compte de l’index d’exposition cumulée à l’amiante et de la latence écoulée depuis le début de cette exposition).
« Ce travail est intéressant car même s’il n’y a pas de lien de cause à effet prouvé entre la plaque et le mésothéliome, il ouvre la voie à une meilleure identification, au sein des sujets exposés à l’amiante, de ceux à risque de mésothéliome, estime le Pr François Laurent. Outre une connaissance du niveau d’exposition à l’amiante, une meilleure identification des sujets à risque de mésothéliome pourrait être permise par l’imagerie, et peut-être à l’avenir par certaines données biologiques ».
Entretien avec le Pr François Laurent, service d’imagerie médicale, radiologie diagnostique et thérapeutique
(1) JC Pairon et al. Pleural Plaques and the Risk of Pleural Mesothelioma JNCI J Natl Cancer Inst 10.1093/jnci/djs513
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